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BURKINA: UN CLIMAT DE PLUS EN PLUS HOSTILE AUX MÉDIAS

Le gouvernement burkinabè a officiellement déclaré l’Association des Journalistes du Burkina (AJB) dissoute, invoquant son non-respect des exigences légales en vigueur depuis 2015. Cette annonce intervient alors que plusieurs journalistes, dont des membres de l’AJB, ont récemment été arrêtés dans un contexte de répression croissante contre la presse.
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Une dissolution justifiée par la loi de 2015

Dans un communiqué publié mardi 25 mars 2025, le ministre de l’Administration territoriale, Émile Zerbo, a affirmé que l’AJB n’était pas conforme aux dispositions de la loi n°064-2015/CNT du 20 octobre 2015 régissant les associations et organisations similaires. Selon le gouvernement, cette loi imposait aux associations existantes de se mettre en conformité dans un délai d’un an, sous peine de dissolution.

L’exécutif estime que l’AJB, reconnue sous l’ancienne législation de 1992, n’a pas respecté cette obligation malgré une prorogation accordée en 2019. L’association est donc considérée comme « dissoute ou inexistante » depuis cette date, et toute tentative de la faire revivre serait passible de sanctions, selon le ministre.

Une répression grandissante contre la presse

Cette décision intervient dans un contexte de pression accrue sur les journalistes burkinabè. Lundi, Guézouma Sanogo et Boukari Ouoba, respectivement président et vice-président de l’AJB, ont été emmenés par des hommes se présentant comme des agents du renseignement burkinabè. Leur arrestation fait suite à des déclarations dénonçant des restrictions sans précédent sur la liberté d’expression depuis le coup d’État du capitaine Ibrahim Traoré.

Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique de l’Ouest de Reporters sans frontières (RSF), s’inquiète de l’escalade des pressions sur les journalistes :

« Au début, ce n’étaient que des menaces. Beaucoup de responsables de médias étaient intimidés à la sortie de leur rédaction, à moto ou à vélo. Maintenant, les enlèvements ont lieu en plein jour. »

Il rappelle que d’autres journalistes ont récemment été arrêtés dans des circonstances similaires, citant notamment Serge Oulon, enlevé en juin dernier, et Adama Bayal, interpellé alors qu’il circulait en ville.

Un congrès controversé

Deux jours avant l’annonce du ministre, une organisation se présentant comme l’Association des Journalistes du Burkina a tenu un congrès extraordinaire largement relayé par les médias. L’événement a ravivé le débat sur l’existence légale de l’AJB, ce qui a conduit les autorités à clarifier leur position.

Le ministre Émile Zerbo a tenu à rappeler que toute tentative de faire revivre une association dissoute pourrait être sanctionnée. Il appelle les journalistes à la « responsabilité et à la retenue », dans un contexte où les tensions entre les médias et le pouvoir militaire ne cessent de s’accentuer.

Un climat de plus en plus hostile aux médias

Avec cette dissolution et les récentes arrestations, la situation des journalistes au Burkina Faso semble se détériorer. L’espace médiatique, déjà sous pression, pourrait être encore plus restreint dans les mois à venir.

Alors que la liberté de la presse était autrefois un pilier de la démocratie burkinabè, les récentes décisions du gouvernement marquent un tournant inquiétant pour l’indépendance des médias et le droit à l’information.

Par Raissa M. Pour MEDIA AFRIQUE NEWS
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