M. Mahama souhaite réduire les dépenses administratives du Cocobod et limiter ses prérogatives, en ouvrant davantage la filière au secteur privé. « Pouvons-nous avoir une entreprise d’État qui soit à la fois régulateur et contrôleur de la qualité, tout en garantissant que les producteurs reçoivent directement leur argent ? » s’est-il interrogé. Actuellement, le Cocobod contrôle les étapes clés de la filière, de la fourniture de semences subventionnées à l’exportation, en passant par l’achat des récoltes.
Relancer la production de cacao
Le président élu, qui prendra ses fonctions le 7 janvier 2025, a également promis de relancer la production de cacao, tombée à 425 000 tonnes en 2023/2024, son plus bas niveau en 23 ans, bien loin du record de 1,04 million de tonnes atteint en 2020/2021.
Cependant, aucune précision n’a encore été donnée sur le calendrier de mise en œuvre de ces réformes. Les experts estiment que M. Mahama devra d’abord gérer les tensions suscitées par la refonte du système de commercialisation adoptée pour la campagne 2024/2025.
Une dépendance accrue aux multinationales
Au lieu de recourir au traditionnel prêt syndiqué contracté auprès de banques internationales, le Cocobod a exigé des multinationales qu’elles préfinancent l’achat de cacao en avançant 60 % de la valeur de leurs contrats et en soutenant financièrement les compagnies d’achat agréées (Licensed Buying Companies, LBCs). Si ce nouveau modèle a permis d’éviter les coûts élevés liés aux emprunts bancaires, il a renforcé la dépendance vis-à-vis des multinationales et marginalisé de nombreux opérateurs locaux.
Avec ces défis économiques et sociaux, le mandat de John Mahama dans la filière cacao s’annonce décisif pour rétablir la confiance des producteurs et redynamiser un secteur clé de l’économie ghanéenne.
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