Cette évolution reflète une tendance de fond : la consommation de blé au Ghana a plus que doublé depuis le début des années 2000, portée par un changement des habitudes alimentaires et une urbanisation rapide. Désormais, près de 60 % de la population ghanéenne réside en milieu urbain.
Une dépendance totale aux importations
Le blé, bien qu’indispensable à l’alimentation des ménages urbains, n’est pas cultivé localement en raison des conditions biophysiques défavorables. Par conséquent, le Ghana dépend entièrement des importations pour satisfaire sa demande, ce qui en fait la denrée alimentaire avec le taux de dépendance le plus élevé dans le pays (100 %). En comparaison, 55 % du riz consommé et seulement 11 % du maïs proviennent de l’étranger.
Chaque Ghanéen consomme en moyenne 25 kg de blé par an.En termes de volumes importés, le blé est désormais la deuxième céréale la plus achetée à l’international par le Ghana, derrière le riz. En 2023, plus de 687 000 tonnes de blé, soit 94 % du total des importations, provenaient de cinq principaux partenaires commerciaux : le Canada, la Turquie, la France, la Pologne et la Lituanie.
Au Ghana, le pain constitue le principal débouché pour le blé, absorbant 70 % de l’utilisation finale de la farine.
Contrairement à d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, le Ghana affiche une préférence marquée pour le blé dur, qui représente 70 % des importations totales. La farine produite à partir de cette variété est utilisée pour fabriquer le pain sucré, une spécialité locale prisée pour sa texture moelleuse et sa croûte dorée. Ce type de pain, particulièrement populaire auprès des consommateurs, jouit également d’une bonne réputation dans les marchés voisins de la sous-région.
Des défis pour un marché en pleine expansion
L’essor de la consommation de blé au Ghana témoigne des changements sociétaux et économiques en cours, notamment l’urbanisation rapide et l’évolution des habitudes alimentaires. Toutefois, cette dynamique s’accompagne de défis, notamment une forte exposition aux fluctuations des prix internationaux et aux perturbations des chaînes d’approvisionnement.
Pour faire face à cette dépendance structurelle, des réflexions sur la diversification alimentaire ou la substitution partielle des importations pourraient s’imposer. En attendant, le blé demeure une denrée stratégique pour le Ghana, à la fois pour nourrir ses populations urbaines et pour soutenir son industrie boulangère florissante.
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