Une transition qui s’éternise
Lorsque le colonel Doumbouya a pris le pouvoir, il a promis une transition rapide vers des élections démocratiques et un retour à un régime civil. Toutefois, trois ans plus tard, les promesses tardent à se concrétiser. Le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), organe dirigeant du pays, a maintes fois repoussé les échéances électorales, invoquant des réformes à mener dans les secteurs de la justice, de l’administration et de la gestion des ressources naturelles.
Malgré la mise en place d’un cadre de dialogue inclusif, la classe politique guinéenne reste profondément divisée. Les principaux partis d’opposition dénoncent un manque de transparence dans le processus de transition et réclament une feuille de route claire avec des dates précises pour les élections.
Une situation économique difficile
Sur le plan économique, la situation reste tendue. L’inflation galopante, le chômage élevé et la dégradation des services publics ont exacerbé les frustrations populaires. Les sanctions économiques imposées par la CEDEAO à la suite du coup d’État ont également aggravé les difficultés financières du pays, bien que certains allégements aient été accordés.
L’économie guinéenne, fortement dépendante de l’exploitation minière, notamment de la bauxite, reste vulnérable aux fluctuations des prix mondiaux et à la corruption endémique. Le gouvernement militaire a tenté de diversifier l’économie et de lutter contre la corruption, mais les résultats concrets se font attendre.
Les droits de l’homme en question
La question des droits humains reste également préoccupante. Les organisations locales et internationales de défense des droits de l’homme ont pointé du doigt la répression des manifestations et les arrestations arbitraires de militants et de journalistes. Les manifestations organisées par le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) ont été sévèrement réprimées, et plusieurs opposants au régime militaire sont emprisonnés.
Trois ans après la prise de pouvoir par l’armée en Guinée, le pays semble embourbé dans une situation de statu quo. La transition promise n’a pas encore abouti, l’économie est en difficulté, et les libertés publiques sont toujours restreintes. Face à cette réalité, la pression monte pour que des avancées tangibles soient réalisées et que la Guinée puisse enfin amorcer un véritable retour à la démocratie.
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