Une offre largement excédentaire
Selon le dernier rapport du Conseil des ministres, Madagascar a exporté 4 300 tonnes de vanille au cours de la saison 2023-2024, alors que la demande mondiale est estimée à seulement 2 500 tonnes. Cette situation s’est aggravée au cours des trois premiers mois de la clôture de la campagne d’exportation 2025, avec 931 tonnes supplémentaires expédiées.
Actuellement, les stocks de vanille malgache à l’étranger sont évalués à 1 000 tonnes, un volume équivalent aux réserves locales. De plus, la quantité déjà préparée pour la saison de production 2025-2026 atteint 300 tonnes, ce qui annonce une nouvelle année d’abondance sur le marché.
Un effondrement des prix
Face à cet excédent massif, les cours de la vanille chutent. Alors qu’en 2018, le kilogramme de vanille noire malgache se négociait à près de 700 dollars, il pourrait descendre à seulement 20 dollars cette année. Cette baisse drastique fragilise l’ensemble de la filière, notamment les agriculteurs qui voient leurs revenus s’amenuiser.
Une régulation nécessaire pour protéger les producteurs
Face à cette crise, le gouvernement malgache envisage des réformes visant à renforcer la professionnalisation du secteur et à protéger les producteurs. L’État recommande aux exportateurs d’acheter l’ensemble de la production des agriculteurs afin de limiter la spéculation et d’éviter une dépréciation encore plus marquée des prix.
David Ralambofiringa, ministre de l’Industrie et du Commerce, appelle l’ensemble des acteurs de la filière à prendre leurs responsabilités pour garantir la pérennité du secteur. « La régulation du marché est essentielle pour éviter une crise durable qui nuirait aux producteurs locaux et à l’ensemble de l’économie malgache », souligne-t-il.
Avec une offre excédentaire et une demande atone, la vanille malgache se retrouve à la croisée des chemins. Les mois à venir seront déterminants pour l’avenir d’un secteur clé de l’économie de l’île.
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