Un sommet pour relancer le dialogue
Alors que le M23, soutenu par le Rwanda, a pris le contrôle de Goma et menace désormais Bukavu, les dirigeants régionaux ont exhorté le président congolais Félix Tshisekedi à engager des négociations directes avec les rebelles. Tshisekedi, qui a participé au sommet en visioconférence, a réitéré son refus catégorique de dialoguer avec le M23, qu’il accuse de viser l’exploitation des ressources minières du pays.
Dans un communiqué final, les chefs d’État ont appelé à la reprise des discussions « avec toutes les parties étatiques et non étatiques », y compris le M23. Le président kenyan William Ruto, qui préside actuellement la Communauté d’Afrique de l’Est, a insisté sur la nécessité du dialogue, affirmant que « ce n’est pas un signe de faiblesse ».
Tensions entre l’Afrique du Sud et le Rwanda
Le sommet a également mis en lumière les tensions croissantes entre l’Afrique du Sud et le Rwanda. Kigali accuse Pretoria d’aggraver le conflit en déployant des troupes sous la bannière de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) aux côtés de l’armée congolaise. Le président rwandais Paul Kagame affirme que ces forces ne sont pas des soldats de la paix, mais des combattants engagés contre le M23.
Selon des experts de l’ONU, environ 4 000 soldats rwandais appuient le M23, tandis que l’armée congolaise bénéficie du soutien de la SADC, des forces onusiennes et de troupes burundaises.
Vers un retrait des troupes étrangères ?
Face à la détérioration de la situation humanitaire, les chefs d’État réunis à Dar es Salam ont exigé la réouverture immédiate de l’aéroport de Goma et la mise en place d’un plan de retrait des groupes armés étrangers opérant sur le sol congolais. Un autre sommet, tenu en Guinée équatoriale par la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), a également demandé le retrait immédiat des troupes rwandaises du territoire congolais.
Dans une lettre adressée au sommet, l’Alliance du fleuve Congo, une coalition rebelle comprenant le M23, a défendu son combat contre un régime qu’elle accuse de « bafouer les normes républicaines ». Son leader, Corneille Nangaa, s’est toutefois dit prêt à un « dialogue direct » avec Kinshasa, alors que la pression internationale s’intensifie pour éviter une nouvelle escalade du conflit.
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