Face à cette dépendance aux marchés étrangers, une réunion entre les acteurs de l’agro-industrie a abouti à un accord entre la filière maïs locale et les industriels. Ces derniers se sont engagés à acheter au moins 5 000 tonnes de maïs produit au Sénégal.
Dans le cadre de cet accord, les industriels ont accepté d’acheter le maïs sénégalais à 225 FCFA le kilogramme, contre 198 FCFA pour le maïs importé. L’objectif à moyen terme est d’augmenter l’approvisionnement local à 10 000 tonnes d’ici 2026. Cette initiative vise à réduire la sortie de devises et à renforcer l’autosuffisance du secteur, tout en garantissant des débouchés aux producteurs locaux.
Un secteur en mutation
Depuis des années, les producteurs de maïs peinent à écouler leurs stocks, freinant le développement de la filière. En réponse, les autorités envisagent d’améliorer durablement la productivité pour satisfaire la demande industrielle.
L’intensification des importations au cours des dix dernières années en témoigne. Selon l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), le volume d’importation est passé de 132 429 tonnes en 2013 à 430 863 tonnes en 2023, pour une valeur qui a bondi de 21,8 milliards FCFA (36,2 millions $) à 82,5 milliards FCFA.
À l’échelle internationale, les rendements agricoles varient largement. D’après le Département américain de l’Agriculture (USDA), les producteurs brésiliens et argentins enregistrent des rendements oscillant entre 5 et 8 tonnes de maïs par hectare.
Au Sénégal, la productivité s’est améliorée avec un rendement en hausse de 8 % en 2023/2024, atteignant 3 tonnes par hectare – la deuxième plus forte progression parmi les cultures céréalières. Cependant, le gouvernement estime que des marges de progression existent encore, notamment grâce à l’introduction de semences hybrides et à un meilleur accompagnement technique des agriculteurs.
Selon le dernier rapport mensuel d’analyse économique et financière de l’ANSD, publié en janvier 2025, le maïs représente la troisième culture céréalière du pays en termes de volume, après le riz et le mil, avec une production de 855 000 tonnes en 2023/2024.
Avec ces réformes et ces engagements industriels, le Sénégal espère réduire progressivement sa dépendance aux importations et renforcer l’autonomie de sa filière maïs.
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