TCHAD : LE MPS REMPORTE LES LÉGISLATIVES, L’OPPOSITION DÉNONCE DES IRRÉGULARITÉS

Les élections législatives tchadiennes, dont les résultats provisoires ont été annoncés le samedi 11 janvier, accordent une majorité écrasante au Mouvement patriotique du salut (MPS), au pouvoir depuis plus de 30 ans. Avec environ deux tiers des sièges remportés, le parti du président Mahamat Idriss Déby devrait obtenir une majorité absolue à l’Assemblée nationale, consolidant ainsi son pouvoir.

Le Rassemblement national des démocrates tchadiens (RNDT-Le Réveil), principal parti d’opposition dirigé par Albert Pahimi Padacké, arrive en deuxième position avec 12 sièges, selon les chiffres communiqués par l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE). Toutefois, le RNDT conteste vivement ces résultats, qu’il qualifie d’« arbitraires et forfaitaires ». Albert Pahimi Padacké affirme que son parti aurait obtenu plus de 50 sièges et accuse l’ANGE de manipulations. Le porte-parole du RNDT, Clément Sianka, déplore une « régression démocratique », pointant également les lacunes du code électoral de 2024, qui empêche l’accès aux procès-verbaux électoraux.

Le parti présidentiel, pour sa part, se félicite du scrutin. Issa Doubragne, porte-parole du MPS, souligne que ces résultats reflètent la volonté des électeurs de donner au président Déby les moyens de mettre en œuvre son programme politique. « Ces résultats provisoires montrent que le peuple a fait confiance à notre projet. Nous attendons sereinement le verdict final du Conseil constitutionnel », a-t-il déclaré.

Par ailleurs, d’autres partis, comme les Transformateurs, ont qualifié ces élections de « rituel électoraliste sans démocratie réelle », dénonçant un processus biaisé et peu transparent. Les résultats définitifs seront proclamés après validation par le Conseil constitutionnel, mais l’opposition appelle déjà à des réformes pour garantir un système plus équitable.