Masud Gebeyehu Reta, directeur exécutif des Organisations éthiopiennes des droits de l’homme, prévient que des centaines d’organisations humanitaires risquent de suspendre leurs activités faute de financement. Déjà , le ministère éthiopien de la Santé a licencié plus de 5 000 agents de santé à la suite du gel de l’aide américaine pour 90 jours.
Dans une déclaration critique, Reta a dénoncé cette décision, rappelant que l’aide américaine relève de la volonté du peuple et non d’un pouvoir discrétionnaire de l’exécutif. Il souligne que ces fonds permettent de venir en aide aux populations confrontées à des crises humanitaires, climatiques et sanitaires.
Les États-Unis restent le premier contributeur mondial en matière d’aide internationale, via l’USAID, qui soutient des projets dans environ 120 pays. En Afrique, l’agence finance des programmes essentiels dans la lutte contre les épidémies et la pauvreté. En 2024, Washington a alloué 45 millions de dollars au Programme alimentaire mondial de l’ONU, principalement pour les réfugiés vénézuéliens.
Outre l’Afrique, l’USAID joue un rôle clé en Amérique latine, notamment dans la conservation de l’Amazonie au Brésil et la lutte contre la production de cocaïne au Pérou, où une partie des 135 millions de dollars d’aide finance des alternatives agricoles comme le café et le cacao.
En 2023, les États-Unis ont versé 6,5 milliards de dollars d’aide humanitaire à l’Afrique subsaharienne. Parmi les programmes les plus efficaces, le PEPFAR (Plan d’urgence du président pour la lutte contre le sida) est crédité d’avoir sauvé plus de 25 millions de vies, principalement en Afrique.
Le gel actuel de l’aide risque donc de fragiliser des millions de bénéficiaires et de remettre en cause des décennies d’engagement humanitaire américain sur le continent.
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