AFRIQUE : LES GOUVERNEMENTS ESPIONNENT LEURS POPULATIONS

1 milliards de dollars, c'est le budget que dépense chaque année, les pays africains, pour surveiller leurs populations. Cette information est le résultat d'une étude menée par l’Institute of Development Studies (IDS) de l’Université du Sussex au Royaume-Uni.

Dans son rapport intitulé Mapping the supply of surveillance technologies to Africa, paru le 27 septembre dernier, le think thank IDS révèle que les pays comme le Nigéria, le Ghana, le Maroc, le Malawi et la Zambie sont les plus friands de ces mécanismes de surveillance.

Le rapport s'appuie sur six catégories de technologies de surveillance à savoir, l’interception des activités sur les téléphones mobiles, l’interception des activités sur Internet, la surveillance des médias sociaux, les systèmes de villes sûres basés sur la vidéosurveillance, et l’identification biométrique.

L'ensemble des six dispositifs de surveillance est déjà en cours d'utilisation au Nigéria. Le pays a investi 2,7 milliards de dollars, pour surveiller ses citoyens entre 2013 et 2022.

Abuja et Accra ont dépensés 350 millions de dollars, pour la mise en fonction de systèmes de vidéosurveillance dans les espaces publics. Une technologie développée par les groupes chinois ZTE et Huawei, spécialistes en la matière.

Outre ses multinationales chinoises, plusieurs autres groupes occidentaux surveillent aussi la population africaine. Il s'agit des américains Biokey et Agilis, Hacking Team d'Italie, le français Thales, ou encore NSO Group, Cyberbit et Elbit Systems d'Israël.

Toutes ces entreprises déclarent que la surveillance illégale est une violation de leurs conditions générales de vente, mais pourtant elles ne font rien pour empêcher ou limiter la prolifération rapide de ses dispositifs de surveillance.

Ces moyens constituent des violations des droits des citoyens et une atteinte à la vie privée et à l'anonymat en plus d'être des atteintes aux libertés d'expression et d'association.