AFRIQUE : LES INDUSTRIES CULTURELLES, UN SECTEUR À FORTE VALEUR ÉCONOMIQUE

Chaque année, les industries culturelles et créatives génèrent environ 45 milliards de dollars sur le continent africain, selon une étude réalisée par l’Agence française de développement (AFD) en collaboration avec le cabinet Bearing Point. Ce rapport met en lumière le poids économique du secteur, tout en soulignant les défis liés à la formalisation des emplois et à la protection des droits d’auteur.

Un secteur en plein essor

L’étude a pour objectif d’évaluer la contribution des industries culturelles et créatives (ICC) à l’économie africaine, notamment en termes de revenus, d’emplois et d’intégration du secteur informel. Les résultats sont impressionnants : 45,3 milliards de dollars de revenus en moyenne par an et près de 16 millions d’emplois créés sur le continent.

Les principales activités concernées sont la musique, le cinéma, les arts de la scène et la mode, qui constituent des piliers majeurs de l’industrie culturelle africaine.

L’Afrique subsaharienne en tête

L’Afrique subsaharienne est la zone la plus dynamique du continent, avec 30,36 milliards de dollars de revenus et 15,1 millions d’emplois. L’Afrique du Sud se distingue comme le pays le plus performant, avec 10 milliards de dollars générés et 1 million d’emplois. Dans ce pays, chaque ménage consacre en moyenne 3,81 % de son revenu aux dépenses culturelles.

De son côté, l’Afrique du Nord enregistre un chiffre d’affaires annuel de 14,5 milliards de dollars, dominé par l’Égypte, où le secteur génère 8,15 milliards de dollars et emploie 416 000 personnes.

Un secteur largement informel

Malgré ces chiffres prometteurs, le rapport met en évidence la prédominance de l’informel dans les ICC africaines. Sur les 15,77 millions d’emplois créés par le secteur, plus de 13,45 millions sont non déclarés, soit plus de 85 % de l’ensemble. Cette situation limite les revenus des travailleurs et réduit l’impact économique global du secteur.

Vers une meilleure valorisation des ICC

La formalisation des emplois et l’amélioration des systèmes de protection des droits d’auteur pourraient considérablement renforcer la rentabilité des industries culturelles africaines. Le secteur musical, en particulier, souffre d’une collecte insuffisante des droits d’exploitation, ce qui prive les artistes et créateurs de revenus potentiels.

Selon l’UNESCO, les ICC représentent près de 2 500 milliards d’euros au niveau mondial et concentrent 8 % de l’emploi planétaire. L’Afrique, avec son riche patrimoine culturel et sa créativité foisonnante, dispose donc d’un potentiel énorme pour accroître sa part dans cette économie florissante.