Deux ans après l’assassinat de Djamel Bensaïd, la Cour d’Appel d’Alger vient de rendre son verdict. La juridiction d’appel a condamné, le 21 octobre, 38 personnes à la peine capitale pour le lynchage à mort de l’artiste peintre pris à tort pour un pyromane après avoir aidé à éteindre des incendies meurtriers de l’été 2021.
Les personnes ayant été condamnées à mort ont notamment été reconnues coupables d’« actes terroristes et subversifs ayant porté atteinte à la sécurité de l’Etat, à l’unité nationale et à la stabilité des institutions ; de participation à un homicide volontaire avec préméditation ; de complot », a rapporté l’agence officielle Algérie presse service (APS). Ces condamnations seront commuées en prison à vie, car un moratoire sur l’application de la peine de mort est en vigueur en Algérie depuis 1993.
Une vague d’indignation
Le lynchage, qui s’est déroulé dans la région de Kabylie (nord-ouest), avait soulevé une vague d’indignation dans tout le pays. En première instance, en novembre 2022, 49 personnes avaient été condamnées à la peine de mort, sept acquittées et les autres avaient reçu des peines de deux et dix ans de prison.
Djamel Bensaïd, 38 ans, était un artiste originaire de la commune de Miliana, dans la région d’Aïn Defla. Il s’était porté volontaire dans le village de Larbaa Nath Irathen, dans la préfecture de Tizi Ouzou (nord-est), pour aider à éteindre les feux de forêt qui avaient fait 90 morts en moins d’une semaine en août 2021.
Le 11 août de la même année, il a été accusé par des habitants d’avoir tenté de provoquer un feu dans la région. Il s’est présenté volontairement à la police pour fournir des explications à sa présence sur les lieux. Mais il a été extirpé du fourgon de police par une foule en colère, qui l’a roué de coups puis brûlé vif. Des jeunes ont pris des selfies devant son cadavre et les ont diffusés sur les réseaux sociaux. Le lynchage a suscité une vague d’indignation dans tout le pays.
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