Dans presque tous les quartiers de Cotonou, la capitale économique béninoise, des couturiers s’activent dans leurs ateliers pour habiller les Béninois. Félix Adandé est l’un d’entre eux. Après sept ans d’apprentissage, il a ouvert son atelier à Aïbatin, un quartier du 13e arrondissement de Cotonou. Âgé de moins de 40 ans mais avec déjà 15 ans d’expérience, Félix ne se plaint pas. « Beaucoup disent que la couture n’est pas une activité rentable, mais ce n’est pas vrai. Moi, je n’ai que cette activité et elle me permet de nourrir ma famille. Tout ce que j’ai pu avoir, c’est grâce à la couture », explique le chef couturier, très sollicité par les clients.
Prosper Amoussou, quant à lui, évolue dans une autre dimension. Plus qu’un couturier, il est styliste-modéliste et fait du prêt-à-porter. Promoteur de la marque “Pros-Fashions”, il explique qu’au Bénin, les populations n’aiment pas s’approcher des créateurs de mode, pensant que c’est uniquement l’affaire d’une classe sociale aisée. Toutefois, il ajoute qu’il y a un public qui s’intéresse à la mode “Made in Benin”. Il se félicite surtout de l’intérêt croissant que les personnalités portent aux créateurs béninois. « Entre temps, il suffisait qu’on nomme une autorité pour qu’elle prenne sa prime d’habillement et aille s’approvisionner à Dubaï, mais aujourd’hui, la majorité commence à s’habiller avec nous. Donc, c’est un métier qui paie son homme, qui nourrit son homme », rassure le promoteur de “Pros-Fashions”.
William Codjo, le directeur général de l’Agence de Développement des Arts et de la Culture (ADAC), signale que le gouvernement béninois veut porter le secteur plus loin. « Le rêve, c’est de pouvoir créer des champions nationaux d’ici quelques années. Qu’il y ait des marques emblématiques qui s’imposent non seulement au Bénin, mais également à l’extérieur. Il s’agit donc de faire la lumière pour montrer qu’il y a du potentiel dans ce domaine. Cela peut susciter des vocations chez les jeunes, créer de la valeur ajoutée, attirer des investisseurs et accentuer l’attractivité du Bénin », développe le directeur général de l’ADAC.
Expositions-ventes, défilés de mode, conférences-débats et autres séances de formation sont au programme de ce mois de juillet, durant lequel la mode et ses créateurs sont célébrés et valorisés au Bénin.
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