Un coup d’État planerait-il sur le Cameroun, dirigé depuis 1982 par le président Paul Biya? L’actuel vague de putschs en Afrique a fait germer les théories et analyses les plus folles dans l’esprit des observateurs politiques camerounais, qui établissent déjà un parallèle entre leur pays et la récente prise du pouvoir par l'armée au Gabon.
Ce que n’apprécie guère le gouvernement, qui s’est fendu d’un communiqué aux allures de mise en garde. Le 25 septembre dernier, en effet, le ministre de la Communication a dénoncé l’établissement de《parallèles insensés et saugrenus sur le devenir du Cameroun 》. Selon René Emmanuel Sadi, ces analyses prospectives pourraient《s’apparenter à des appels à la déstabilisation de l’État, et, de ce fait, justifier l’interpellation》des auteurs et《leur traduction devant la justice conformément à nos lois et règlements》.
Les œillères du gouvernement ?
Les coups d’État militaires en Afrique centrale sont le résultat d’une combinaison de facteurs politiques, économiques, sociaux et sécuritaires qui fragilisent les régimes en place et favorisent les ambitions des militaires. Parmi ces facteurs, on peut citer la mauvaise gouvernance, la corruption, le népotisme, la répression, le manque de légitimité électorale, la pauvreté, les inégalités, les revendications sociales, les conflits ethniques, les tensions régionales, l’ingérence étrangère, entre autres.
Une réalité à laquelle semble échapper le Cameroun, à en juger par la sortie René Emmanuel Sadi qui, du reste, a simplement appelé ses compatriotes《à plus de vigilance et de patriotisme》, non sans rappeler que《le Cameroun est un Etat de droit, doté d’institutions démocratiques, au sein desquels sont définies les mécanismes d’accession au pouvoir》.
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