CAMEROUN : LA FÊTE DE L’UNITÉ NATIONALE SOUS FEU DE TENSIONS POLITIQUES

Ce 20 Mai, le Cameroun fête la 52e édition de son unité nationale. Cette fête, qui traduit l’unification des deux Cameroun en une seule République, se célèbre cette année dans une atmosphère politique marquée par les inscriptions controversées sur les listes électorales en vue de l’élection présidentielle de 2025, mais aussi et surtout la huitième année de la violence meurtrière du mouvement séparatiste Anglophone.

C’est avec le traditionnel défilé au boulevard du 20 Mai que le Cameroun va clôturer deux semaines de festivités organisées dans le cadre de la 52e édition de la fête nationale de l’unité. Une unité très souvent remise en cause ces dernières années. Le Cameroun est en proie à des revendications séparatistes depuis 2016 avec l’éclatement de la crise politique dans la partie anglophone du pays. 

La communauté anglophone du pays s’était soulevée contre l’Etat central, qu’elle jugeait opaque et inerte aux revendications corporatistes des enseignants et des avocats. Des revendications liées notamment à l’accès des camerounais d’expression anglaise à des postes de souveraineté au sein de l’appareil dirigeant du Cameroun. Les enseignants du sous système éducatif anglophone fustigeaient un sous système éducatif inféodé par les francophones et le recrutement des enseignants de formation francophone pour enseigner dans les établissements scolaires anglo-saxon. 

Les avocats quant à eux réclamaient la traduction en anglais des textes OHADA et un système judiciaire très poreux. « Les anglophones » comme ils se font appeler n’avaient pas hésiter à descendre dans la rue pour manifester contre cet état de chose. Des mouvements qui ont très vite été stoppés par une répression. Suspectés d’être des instigateurs des revendications plus politiques que coopératives, le gouvernement avait opté pour l’arrestation des leaders. 

Toute chose qui aurait contribué à radicaliser certains comme un certain Ayuk Tabe le leader séparatiste ambazonien qui est actuellement en détention dans une prison du Cameroun et qui avait incité certains de ses compatriotes à prendre les armes pour revendiquer la séparation et l’indépendance avec leur partie du pays. Presque huit ans de guerre dans cette partie du pays. 

L’unité nationale du Cameroun qui symbolise l’union entre les deux Cameroun garde toujours un goût amer depuis l’éclatement de ce qu’on appelle au Cameroun la crise Anglophone. Mais aussi à l’aube d’une élection présidentielle qui s’annonce palpitante avec la question de la candidature du président en exercice Paul BIYA, 91 ans dont plus de 40 ans au pouvoir.