CAMEROUN : PAUL BIYA PRÈS D'UN DEMI SIÈCLE AU POUVOIR !

Après quarante un an de règne sans partage à la tête du Cameroun, le président Paul Biya ne semble pas être prêt à passer la main. Pour preuve, le 6 novembre dernier, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) est déjà sur le terrain politique afin d'appeler une fois de plus à la candidature de celui qui est appelé «Candidat naturel».

Arrivé au pouvoir le 6 novembre 1982, l'ancien Premier ministre Paul Biya avait succédé à Ahmadou Ahidjo, le premier président, qui s'était retiré pour des problèmes de santé après 22 ans de règne. Au moment où le locataire du palais d'Etoudi fête ses 41 ans de règne sans partage à la tête du Cameroun, les militants et sympathisants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) sont à nouveau sur le pied de guerre pour une réélection de leur champion.

Ce comportement des membres du RDPC ne semble pas faire l'unanimité au sein de la population camerounaise. Et pour cause, le chef de l'État du pays des lions indomptables apparaît de plus en plus affaibli par le poids de l'âge. En effet, sa dernière apparition publique qui remonte à juillet dernier, lors du sommet Russie-Afrique à St-Pétersbourg en est la parfaite illustration.

Paul Biya enseignant de la science de la longévité au pouvoir ?

La région de l'Afrique centrale serait-elle le bastion de la longévité au pouvoir des présidents du africain? En effet, Théodore Obiang Nguema Mbazogo, Déni Sassou Nguesso et Paul Kagame ont tous plus de 15 ans au pouvoir et remettent en cause les fondements de la démocratie. Le président Paul Biya en est un exemple palpable.

Il a laissé le temps à ses concitoyens de disséquer son mode de gouvernance. Une existence discrète, un retrait de la vie politique qui lui a permis d’occuper sa fonction tel un spectre, au courant de tout mais responsable de rien, et enfin un savoir-faire hors pair pour évincer tous ceux qui, parmi ses opposants et plus encore ses lieutenants, ont eu l’ambition affirmée, présumée ou suspectée, de velléités de devenir locataire au palais présidentiel d’Etoudi.

Le  Noso (Nord-ouest et sud-ouest), une équation difficile à résoudre pour le RDPC

Alors qu'une partie du Cameroun jubile et salue la longévité de Paul Biya, la grande majorité du pays se révolte, en l'occurrence les zones anglophones du nord-ouest et du sud-ouest. En effet, six ans après le début de la crise, le conflit a baissé en intensité mais les tractations souterraines engagées entre le gouvernement et les indépendantistes n’ont produit aucun résultat. Une situation qui pourrait compliquer la réélection du candidat naturel du RDPC.