CEMAC : LE SUCCESSEUR DE DANIEL ONA ONDO ENGAGE LA CHASSE AUX SORCIERES ?

Comme si cela était prémédité, l’ancien ministre équato-guinéen de l’intégration, Baltasar Engonga Edjo’o, semblait n’attendre que l’opportunité qui lui a été offerte de succéder au Gabonais Daniel Ona Ondo pour s’engager dans une opération de toilettage de la maison CEMAC.

Le nouveau président de la Commission de la Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale a, juste après avoir pris ses fonctions, annoncé la couleur en décidant de prendre des mesures qui ne manqueront très certainement pas de provoquer des grincements de dents. Il a en effet engagé un vaste mouvement consistant en l’instauration d’un audit financier, comptable, du patrimoine et des ressources humaines, qu’il a confié au cabinet « Performances » dirigé par le Sénégalais Ndiaye, qu’il avait déjà sollicité en pareille circonstance alors qu’il occupait encore le portefeuille de l’intégration dans son pays la Guinée Equatoriale. Coût de cet audit, 9 milliards de francs CFA.

Une somme qui pourrait faire flipper même s’il est juste de reconnaître l’intérêt qu’il y a pour lui et l’institution qu’il dirige de savoir comment elle a été par le passé gérée, avant bien- entendu de fixer un nouveau cap. Mais cet audit peut, pour certaines fins observatrices, cacher des dessous, à moins que l’on nous en prouve le contraire. Car, qu’est- ce qui peut justifier le débauchage de la main d’œuvre gabonaise recrutée par le Professeur Daniel Ona Ondo et la cabale contre ce dernier, dont le bilan est pourtant qualifié d’élogieux ? Cabale, le mot est peut- être faible quand on sait que pour tenter d’enfoncer le clou, le nouveau président de la CEMAC rend son prédécesseur responsable de détournements de fonds.

D’aucuns n’hésitent pas à affirmer que l’opération dite d’assainissement de l’Organisation qui a commencé avec un redéploiement du personnel et qui ne s’arrêtera pas, a tout l’air d’une purge dirigée contre des « protégés » de Daniel Ona Ondo fragilisés par le départ de leur mentor. Pourvu que ce qui se susurre ne soit suivi d’effets susceptibles de porter atteinte à la notoriété tant de l’homme qu’est Baltasar Engonga Edjo’o que de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale, qui a besoin de sérénité pour être crédible aux yeux des habitants de toutes les nations la composant et sur la scène internationale.