CENTRAFRIQUE : LE BLUES DES OPÉRATEURS PRIVÉS DES BTP

Les entreprises privées des BTP se plaignent d’être lésées à l’issue des appels d’offres. Selon elles, certains marchés qualifiés de « juteux » sont attribués aux proches du président Touadéra, au mépris des lois portant Code des marchés publics en Centrafrique.

Les BTP en Centrafrique sont un secteur stratégique pour le développement du pays, fortement affecté par la crise sécuritaire et politique depuis 2013. Le secteur regroupe les activités liées au bâtiment, aux travaux publics et à l’hydraulique, qui sont essentielles pour la construction et la réhabilitation des infrastructures, comme les routes, les ponts, les écoles, les hôpitaux, les logements, ou les réseaux d’eau et d’électricité.

En plein essor et représentant 14% des emplois dans le pays, le secteur fait cependant face à plusieurs défis. Parmi ceux-ci, l’attribution des marchés publics. Si le pays dispose d’un service chargé de réglementer leur attribution, des entreprises privées se plaignent d’être lésées à l’issue des appels d’offres. 

Plus de transparence

« Il est clair et net que tel ou tel marché est destiné à telle entreprise. Les gens le font ouvertement sans se cacher. Certains marchés qualifiés de juteux sont attribués aux proches du président Touadéra, parfois en récompense de leur soutien (…) Certaines entreprises sont privilégiées parce que les patrons sont généralement du parti au pouvoir ou bien ils sont proches du chefs de l’Etat », s’est offusqué sous couvert de l’anonymat un membre Fédération des acteurs du secteur BTP, le 6 décembre sur Jeune Afrique.

Face à cette réalité, la Fédération des acteurs du secteur BTP a alerté le gouvernement sur ces pratiques et appelé plus de transparence dans les attributions et au respect des lois portant Code des marchés publics en Centrafrique. Sera-t-il entendu ? Mystère.