COP16:L’AFRIQUE PLAIDE POUR UN FONDS SPÉCIFIQUE DÉDIÉ À LA BIODIVERSITÉ

À Cali, en Colombie, les discussions de la COP16 sur la biodiversité avancent, et les pays africains font entendre leurs voix pour la création d’un fonds spécifique destiné à la biodiversité. Les négociations portent sur deux points clés : le partage des bénéfices issus de l’utilisation des séquences génétiques de plantes et d’animaux, et le financement d’initiatives de conservation, des enjeux cruciaux pour l’Afrique.

Des efforts africains entravés par le manque de moyens

Ousseynou Kassé, président du groupe Afrique, a souligné les avancées du continent en matière de biodiversité, avec 75 % des pays ayant finalisé leurs objectifs nationaux. Cependant, la soumission des stratégies nationales demeure limitée en raison d’un manque de ressources. « Les engagements financiers des pays développés n’ont pas été respectés », déplore-t-il, ajoutant que le continent ne peut progresser sans une augmentation significative des financements pour la nature.

L’Afrique estime que les fonds existants sont loin de couvrir les besoins, évalués à environ 700 milliards de dollars par an pour la conservation mondiale.

Un fonds dédié pour éviter les inégalités observées dans les financements climatiques

Daouda Ngom, ministre de l’Environnement, a exprimé ses inquiétudes concernant la distribution des fonds. Il craint que, comme pour les fonds climatiques, les pays émergents, souvent mieux dotés en moyens techniques, captent la majorité des financements, laissant l’Afrique de côté. « Les pays émergents peuvent se permettre des structures entièrement dédiées à ces financements, ce qui est rarement le cas pour les pays africains », affirme-t-il, en ajoutant qu’il souhaite éviter une répartition déséquilibrée similaire dans les financements pour la biodiversité.

Les réticences des pays développés

De leur côté, les pays développés privilégient l’option actuelle du Fonds mondial pour l’environnement (FEM), arguant que ce mécanisme a déjà fait ses preuves pour les projets de biodiversité. Ils résistent ainsi aux propositions de création d’un nouveau fonds dédié spécifiquement à la biodiversité.

Un combat décisif pour le continent africain

Alors que les négociations se poursuivent, l’Afrique continue de plaider pour un mécanisme financier qui répondrait réellement aux besoins des pays en développement, assurant que l’effort collectif pour la préservation de la biodiversité inclut une répartition équitable des ressources.