CÔTE D’IVOIRE : DES OFFICIERS ÉPINGLÉS POUR EXTORSION DE FONDS ?

Une enquête interne vient d’être ouverte au sein de l’Unité de lutte contre la grande criminalité (ULGC), dont des éléments se seraient rendus coupables extorsion de fonds auprès de plusieurs hommes d’affaires.

Vent de panique dans les rangs de l’Unité de lutte contre la grande criminalité (ULGC) et l’Unité de lutte contre la criminalité transnationale (UCT). Une enquête interne vient d’être ouverte au sein de ces deux sections à la suite de plaintes d’hommes d’affaires ivoiriens et étrangers, affirmant avoir été victimes d’extorsion de fonds de plusieurs millions de francs CFA par des officiers et sous-officiers.

L’ULGC est chargée de collecter, analyser les informations et de mener des enquêtes sur les faits de trafics illicites de drogue, de criminalité et sur tout autre trafic jugé illicite. L’UCT, quant à elle, a pour mission de collecter, d’analyser les informations et de renforcer la lutte contre la drogue, la criminalité transnationale, le crime organisé, la traite des personnes, le trafic de diamants, des espèces animales et végétales.

Un mode opératoire bien huilé

Selon Jeune Afrique, dans un article publié le 18 septembre, plusieurs indicateurs libanais collaborant avec l’ULGC et l’UCT ont été interpellés sur la base d’enregistrements compromettants réalisés à leur insu. Le procédé était le suivant :

⟨⟨Les indics repéraient les hommes d’affaires qui détenaient des centaines de millions de francs CFA en cash, à leur domicile ou sur leurs lieux de travail, généralement issus de secteurs d’activités comme l’orpaillage. Puis, ils donnaient le tuyau aux éléments des deux unités incriminées. Ces derniers prenaient soin de téléphoner à Oumar Braman Koné, à l’époque procureur du pôle économique et financier du tribunal de première instance d’Abidjan, qui leur donnait, comme le prévoit la loi, un mandat verbal. Enfin, ils faisaient une descente chez leurs cibles qui, intimidées, finissaient par leur remettre l’argent demandé⟩⟩.

L’enquête est menée par la brigade de recherches de la gendarmerie. Un dossier suivi de près par les plus hautes autorités, notamment le président Alassane Ouattara. À l’issue de cette affaire, la restructuration profonde des deux unités incriminées est envisagée. L’idée de leur dissolution n’est également pas à exclure.