Trente ans que Siaka Sylla est dans le métier. Malgré trois décennies dans la filière cacao, l'homme dit n’avoir jamais réalisé des récoltes aussi maigres.
Président d’une coopérative agricole qui compte 1500 agriculteurs, il explique que cette disette est dû au fait qu’ ‘’il a trop plu cette année’’. ‘’D'habitude’’ poursuit-il, ‘’à cette période, les camions font la queue pour décharger! Là, on a à peine 200 sacs alors qu'on peut en stocker dix fois plus’’.
L’homme s'attend à une récolte trois à quatre fois moins importante que l'an dernier.
Selon les métriques de Sodexam, l'agence météorologique ivoirienne, depuis le début de l'année, certaines zones ont enregistré des précipitations 20% à 40% supérieures à la moyenne de ces trentes dernières années.
Monique Koffi Amenan parcourt sa plantation complètement boueuse, conséquence de fortes précipitations. Elle explique que ‘’Cette année, ce qu'on a récolté, ça ne va même pas remplir un sac, au lieu de deux sacs normalement. La pluie a fait pourrir le cacao’’
Pour Yves Brahima Koné, président du Conseil café-cacao, la situation est sous contrôle. ‘’Nous avions prévu une baisse de 20% par rapport à l'an dernier et nos prévisions se confirment.
En juillet dernier, anticipant une mauvaise année, la Côte d’Ivoire qui fournit environ 40% du cacao mondial, a suspendu la vente des contrats d'exportation. Depuis, les prix du cacao flambent sur les marchés.
A Londres, la tonne de cacao s’est vendue à 3.478 livres sterling, un record depuis 1989, tandis qu'à New York, elle a dépassé la barre des 4.000 dollars, un record depuis 45 ans.
La situation pourrait s'aggraver, avec la résurgence du phénomène climatique El nino qui fait craindre une longue période de sécheresse en Afrique de l’ouest.
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