Depuis 2011, la croissance ivoirienne oscille autour des 7%. Des performances records qui ont permis la construction de nombreuses infrastructures (ponts, routes, immeubles, électrification…).
Avec ses haubans et ses illuminations nocturnes aux couleurs du drapeau ivoirien, le pont Alassane Ouattara, dernière infrastructure d'ampleur inaugurée en 2023, au cœur d'Abidjan en est une des illustrations.
Le taux de croissance constant a également permis de faire chuter le taux de pauvreté. Celui-ci est passé de 55% en 2011 à 35% en 2020.
L'économie ivoirienne reste tout de même largement tributaire de l’aide extérieure. "Sur le budget 2023, près de 42% sont des ressources propres, tout le reste est financé par perfusion de la dette" révèle Ahoua Don Mello, vice-président de l'alliance des pays émergents des BRICS.
"La dette en soit n'est pas une mauvaise chose, mais on fait face dans le cas de la Côte d'ivoire à une dette improductive", ajoute-il.
"Le FMI dit que pour les petites économies comme la Côte d'Ivoire, dépasser 49% d'endettement peut être dangereux", affirme Séraphin Prao, tout en mettant en garde contre des "taux d'intérêt élevés" et les "bases fragiles" de l'économie ivoirienne.
Pas de quoi s'inquiéter cependant selon des économistes proches du gouvernement. "Le ratio d'endettement par rapport au PIB recommandé se situe entre 60
et 70%. On n'a pas dépassé les 60%, il n'y a pas le feu en la demeure", estime Blaise Makaye, docteur en économie et chercheur à l'université de Bouaké. Un ratio "bien inférieur à ceux des pays développés", comme la France où elle frôle les 100%.
Le FMI, et la Banque mondiale, "ont toujours dit que notre dette était soutenable, ce qui veut dire que la Côte d'ivoire ne présente pas de risque de non-paiement de sa dette", soutient Adama Coulibaly, le ministre de l'Économie.
"La croissance est à crédit, les fonctionnaires sont payés à crédit", abonde Séraphin Prao. "Tant qu'on vit sous perfusion, on ne voit pas le problème, mais si la
perfusion est enlevée on verra qu'il n'y a plus de moyens d'alimenter le budget de l'État", insiste pour sa part Ahoua Don Mello.
L'endettement actuel de la Côte d'Ivoire, détenu principalement par les bailleurs occidentaux classiques et la Chine, s'élève à 58% du PIB,
contre 38% en 2019.
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