FRANCE: UN GOUVERNEMENT POUR RELEVER LES DÉFIS POLITIQUES

Les ministres du nouveau gouvernement français, dirigé par François Bayrou, entreront officiellement en fonction ce mardi 24 décembre lors de passations de pouvoir marquant le début d’un mandat sous haute tension. À la veille de Noël, ces cérémonies doivent éclaircir les priorités et la feuille de route du Premier ministre, nommé après la chute de Michel Barnier le 4 décembre dernier, renversé par une motion de censure.

François Bayrou, qui a affirmé sa confiance dans la solidité de son équipe, se prépare à affronter un premier défi de taille : l’adoption du budget 2025 à l’Assemblée nationale. Ce test s’annonce décisif pour une majorité fragilisée, mais le Premier ministre espère s’appuyer sur des figures fortes de son gouvernement pour renforcer sa position.

Une déclaration sans vote de confiance

Le chef du gouvernement, qui prononcera sa déclaration de politique générale le 14 janvier, a déjà indiqué qu’il ne demanderait pas la confiance des députés. « Dans la foulée, il y aura probablement une motion de censure, ce qui équivaudra à un vote de confiance indirect », a-t-il expliqué. François Bayrou entend respecter « le fait que des forces politiques ne souhaitent pas être assimilées à la politique du gouvernement ».

Si La France insoumise (LFI) a confirmé son intention de déposer une motion de censure, le Rassemblement national (RN), plus grand groupe parlementaire, a fait savoir qu’il ne s’y associerait pas automatiquement. Une position qui pourrait offrir une marge de manœuvre au nouveau gouvernement.

Un gouvernement équilibré et des dossiers brûlants

Composé de 35 membres, dont 18 femmes, le gouvernement Bayrou compte quatre ministres d’État, parmi lesquels deux anciens Premiers ministres. Élisabeth Borne, désormais à la tête de l’Éducation nationale, et Manuel Valls, qui occupe le portefeuille sensible de l’Outre-mer, figurent parmi les poids lourds de l’équipe.

Le choix de Manuel Valls pour ce ministère reflète l’urgence des défis dans ce secteur, notamment à Mayotte, où la situation migratoire et sociale reste explosive, et en Nouvelle-Calédonie, où le débat sur l’avenir institutionnel du territoire est encore vif.

François Bayrou, fidèle à sa ligne centriste, n’a pas réussi à intégrer davantage de personnalités issues de la gauche, mais mise sur l’expérience et le pragmatisme de ses ministres pour faire face aux nombreuses attentes.

Une majorité à l’épreuve

Alors que la défiance reste forte au sein de l’hémicycle, l’approbation du budget 2025 sera une véritable épreuve de force pour ce gouvernement. En cas d’échec, François Bayrou pourrait rapidement se retrouver confronté à une crise similaire à celle qui a précipité la chute de son prédécesseur.

Le Premier ministre devra ainsi convaincre, non seulement à travers des gestes d’ouverture, mais aussi en démontrant la capacité de son équipe à répondre aux attentes des Français. À l’Assemblée nationale comme dans la rue, l’année 2025 s’annonce d’ores et déjà décisive pour l’avenir du pays.