GABON/CTRI : UN MINI- REMANIEMENT QUI EN DIT LONG !

D'aucuns n'y ont vu qu'un jeu de chaises musicales comme on a l'habitude de le dire, faut-il pour autant que l'on s'interroge à la manière de nombreux Gabonais sur le bien- fondé de certaines décisions prises par les autorités de la Transition en tête desquelles le président Brice- Clotaire Oligui Nguema.

Effet de surprise ce jour lorsqu'apprenant par voie médiatique, les Gabonais se sont entendus dire que le gouvernement de la période transitoire était remanié. Quoique partiellement, il leur a été donné de commenter et d'analyser cette «restructuration» de l'équipe gouvernementale, ce d'autant plus qu'elle intègre désormais l'une des figures de proue de l'opposition en la personne du Pr Alexandre Barro Chambrier dont l'aura est partout reconnue sur l'étendue du territoire national. 

L'homme qui est, à la différence de certains autres, resté coi depuis l'évènement du 30 août 2023 qui a conduit à l'éviction d'Ali Bongo Ondimba du pouvoir, semble être, comme il n'a cessé de le rappeler, un patriote, proche de ses compatriotes et donc prêt à les écouter et à répondre concrètement à leurs attentes. Quoi de mieux pour renforcer l'image que les Gabonais se font du CTRI ? Vice- Premier ministre, ministre de la Planification et de la Prospective, ce n'est véritablement pas rien, lorsque l'on sait les citoyens en quête de dirigeants qui les rassurent et depuis en attente de changements profonds que ce soit dans leur manière de vivre ou de faire que dans celle qui implique leur vision de l'avenir. 

Le présidentiable qui adhère à la nouvelle donne est bien une illustration du Gabonais nouveau qui ne s'éternise par sur le développement des querelles de clocher, encore qu'il aurait quoi à y gagner, mais perçoit son pays comme faisant partie, à partir de la conjugaison des efforts de ses fils, de ceux qui réellement ont de beaux jours devant eux. Sûr qu'après avoir évacué les inconvénients qui l'ont fait admettre son collègue Albert Ondo Ossa, candidat à la dernière présidentielle, l'homme a dû se raviser, convaincu qu'il est que les intérêts généraux priment sur les particuliers. Ce qui l'a sans doute amené à saisir sans arrière- pensée, la main tendue des "bâtisseurs du Gabon nouveau" qui ne se fera pas dans l'exclusion, mais dans l'inclusion, quoi de mieux que de pouvoir compter sur des hommes à l'expérience avérée ?

Autre argument militant en faveur et pour la cause du CTRI, le détachement du Ministère de la Défense nationale qui échoit désormais au général Brigitte Onkanowa à part entière, alors que, comme les Affaires étrangères par exemple, ce Ministère de souveraineté était rattaché à la présidence de la République.

Autre point fort de ce mini- remaniement, le genre, car, comme pour la Défense, la Fonction publique où est nommée Louise Boukandou et l'environnement qui revient à Arcadie Svetlana Minguengui Ndomba, les femmes sont mises à l'honneur. Si les femmes sont effectivement honorées, les hommes ne le sont pas moins, à preuve, Hermann Immongault, lui  aussi, hérite d'un Département plein, celui stratégique de l'Intérieur. Même si certaines langues se délient pour avancer que cette nouvelle configuration n'obéit pas à l'article 35 de la Charte de la Transition, il reste que le schéma donne à penser qu'il y a dans l'esprit des autorités gabonaises, une volonté de démocratiser et de restaurer, pourquoi pas, les institutions.