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GUINÉE : INQUIÉTUDES FACE À L’ABSENCE DE CALENDRIER ÉLECTORAL

Plus de trois ans après le renversement du président Alpha Condé par un coup d’État mené par les forces spéciales guinéennes, et la prise de pouvoir du colonel Mamady Doumbouya le 5 septembre 2021, la situation politique du pays demeure incertaine. L’absence de calendrier électoral et la multiplication des dérives autoritaires suscitent de vives inquiétudes au sein de l’opposition et de la société civile.
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Guinée l’opposition, fustige le non-respect des engagements pris par les autorités de transition.

« Ce qui nous avait été promis le 5 septembre 2021 est loin de correspondre à la réalité actuelle. Les promesses concernant le respect des droits de l’Homme et le retour à l’ordre constitutionnel n’ont pas été tenues dans leur globalité », a déclaré Fodé Baldé, membre de l’opposition

 

En octobre 2022, Mamady Doumbouya avait annoncé, à l’issue de négociations avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), que le pouvoir serait transféré à un gouvernement civil élu avant la fin de l’année 2024. Toutefois, le nouveau Premier ministre, Bah Oury, a récemment évoqué un possible report de cette échéance à 2025, alimentant davantage les inquiétudes.

 

Fodé Baldé appelle néanmoins à faire confiance au président de la transition pour tenir ses engagements : « Nous croyons que le général Mamady Doumbouya respectera ses promesses et qu’il ne cédera pas aux tentations de prolonger son maintien au pouvoir. Ceux qui ont tenté cette aventure avant lui en Guinée en connaissent les conséquences. »

Outre les préoccupations politiques, l’insécurité grandissante à Conakry ajoute à l’anxiété ambiante. Le 27 septembre dernier, des tirs ont été signalés dans la capitale, mais les autorités militaires ont démenti ces informations, les qualifiant de rumeurs infondées. Pourtant, Fodé Baldé affirme que la peur s’installe progressivement à Conakry : « Aujourd’hui, un climat de peur règne. À l’entrée de Kaloum, des dispositifs militaires et des chars sont en place, officiellement pour prévenir une éventuelle menace terroriste. Mais certains signes ne trompent pas. Lors du défilé de l’indépendance le 2 octobre, les seules forces armées avec des armes chargées étaient les forces spéciales », a-t-il précisé.

L’opposition guinéenne dénonce également des restrictions croissantes à la liberté d’expression et des cas d’enlèvements présumés, soulignant un recul des libertés dans le pays. Le climat politique en Guinée reste donc tendu, dans l’attente de signaux clairs sur le retour à un ordre constitutionnel et une transition véritablement inclusive.

Par Raissa Moubecka Pour MEDIA AFRIQUE NEWS
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