Ce lundi 12 août, une journée ville morte a été organisée à l’initiative des Forces Vives de Guinée, un collectif regroupant des entités politiques et de la société civile, dont le FNDC. Ce dernier, ayant résisté au régime d’Alpha Condé, mène aujourd’hui une lutte difficile sous l’ère du Conseil National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) incarné par le général Mamadi Doumbouya. Le Front est sérieusement affaibli par l’exil forcé ou l’arrestation de ses membres clés. Sékou Koundouno et Abdoulaye Oumou Sow sont en exil, tandis que Fonikè Manguè et Billo Bah sont arrêtés et détenus dans des lieux inconnus. Ces membres, parmi les plus influents du mouvement, œuvrent pour “la démocratie et l’État de droit en Guinée”.
Interpellés “manu militari” dans la nuit du 9 au 10 juillet dernier, Oumar Sylla et Billo Bah sont toujours détenus dans un lieu inconnu. Le FNDC et son collectif d’avocats dénoncent ces arrestations qu’ils qualifient d’enlèvements, et accusent la junte militaire d’être responsable de ces actes dans le but de faire taire toute opposition en Guinée.
Pour Abdoulaye Oumou Sow, responsable de communication du FNDC, “l’information principale, c’est qu’on sait qui les détient : c’est la junte militaire. Lorsqu’ils ont été arrêtés, ils ont été emmenés à la gendarmerie de Hamdallaye avant d’être déportés au palais (actuel siège de la présidence de la République) où ils ont été torturés, puis détenus au camp de Fotoba, sur l’île de Kassa (de l’autre côté de la rive séparant l’île de Conakry)”, a-t-il confié à Média Afrique News.
Le collectif d’avocats “exige la remise en liberté immédiate” de leurs clients et “le déclenchement de poursuites judiciaires contre les auteurs de ces actes répréhensibles”.
Malgré ces “enlèvements” attribués aux actuels hommes forts de Conakry, le FNDC ne semble pas découragé. Le mouvement entend intensifier la pression sur les militaires pour qu’ils respectent leurs engagements de rendre le pouvoir conformément à l’échéance fixée en accord avec la CEDEAO.
En attendant, et contre vents et marées, le Front National pour la Défense de la Constitution résiste à l’ouragan CNRD. Il refuse de plier l’échine face “aux dérives et méthodes attentatoires” d’un pouvoir “illégal en quête perpétuelle de légitimité”.
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