Il y a, pour ainsi dire un hic, car si l'ancien président de la République Moussa Dadis Camara comparaît, Claude Pivi, l'une des principales personnalités impliquées dans ces massacres, en fuite depuis le 4 novembre dernier, ne sera pas présent face aux juges. Il y a neuf jours, Dadis Camara et quatre autres responsables de son régime ont tenté de prendre la poudre d'escampette, n'eut été la vigilance des services compétents.
On se souvient des massacres des populations civiles le 28 septembre 2009 qui avaient entraîné la mort d'au moins 156 personnes, alors que de centaines d'autres étaient blessées et au moins 109 femmes violées selon un rapport d'une commission d'enquête mandatée par l'ONU. Suspendu pendant trois semaines, à la demande du parquet qui réclamait un temps pour auditionner les témoins, ce procès a ensuite souffert d'un report à cause d'une grève des avocats sans lien avec ledit procès.
Les onze accusés sont déjà passés à l'interrogatoire devant les juges du tribunal de Dixinn en même temps que 130 parties civiles. Reste la trentaine de témoins.
Sûr que ce procès fera date dans l'histoire de la Guinée au vu de la stature des principaux accusés car il y a, en dehors de Moussa Dadis Camara, Tiegboro Camara et Blaise Goumou. Quant au fugitif Claude Pivi, le Ministère de la Justice a promis 50000 euros, 500 millions de francs guinéens, à qui aiderait à sa capture. Le barreau guinéen fait, lui, état de menaces proférées contre certains avocats des accusés, demandant à l'État de les protéger.
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