Grosse décision entérinée par la France. Les procédures d’adoption internationale d’enfants de Madagascar par des personnes résidant en France ont été suspendues, selon un arrêté publié le 22 octobre. « Toutes les procédures d’adoption internationale concernant des enfants ayant leur résidence habituelle à Madagascar par toute personne résidant habituellement en France sont suspendues », selon ledit arrêté.
Les procédures d'adoption d'enfants malgaches faisaient déjà l'objet d'une suspension provisoire d'un an, et ça depuis octobre 2022. Cette décision attaquée sans succès devant la justice administrative française a été justifiée à l'époque par les conclusions d'un rapport du comité des droits de l’enfant de l’Organisation des Nations-Unies (ONU) pointant les failles des procédures d'adoption à Madagascar.
Depuis une loi de février 2022, les adoptions internationales par démarche individuelle sont interdites, afin de stopper les adoptions illicites qui se sont développées au niveau international à partir des années 1980. Dans son rapport daté du 9 mars 2022, l’ONU avait exigé des autorités malgaches des garanties : sensibiliser et «s’attaquer aux causes profondes » de l’adoption illégale, en apportant, détaille le texte, de l’aide aux familles vulnérables.
Réactions diverses de la société civile
Le rapport des Nations unies pointe également un retard législatif. En 2017, Madagascar s’est dotée d’une nouvelle loi en matière d’adoption. Six ans plus tard, son décret d’application n’est toujours pas mis en œuvre. Face à ce statu quo des autorités d’Antananarivo, la France s’aligne donc sur les dernières recommandations onusiennes et entérine sa position : il n’y aura plus d’adoption d’enfants malgaches.
Certains acteurs de la société civile malgache, comme l’association SOS Villages d’Enfants, approuvent la décision française, car ils estiment que l’adoption internationale n’est pas une solution durable pour les enfants en situation de vulnérabilité.
Ils préfèrent promouvoir le parrainage ou l’adoption nationale. D’autres acteurs, comme le Collectif des adoptés malgaches en France, dénoncent la décision française, car ils craignent qu’elle ne pénalise les enfants qui attendent une famille depuis des années. Ils réclament une reprise rapide des procédures d’adoption et une amélioration du système de protection de l’enfance à Madagascar.
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