MALI : ASSIMI GOITA, CANDIDAT À L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE D’ICI 02 OU 05 ANS

Le dialogue inter-malien a livré ses principales recommandations vendredi dernier à Bamako. Au cours d’une cérémonie très courue, les commissaires du dialogue ont décidé de susciter la candidature du colonel Assimi Goita à la prochaine élection présidentielle qui s’organisera d’ici 02 ou 05 ans selon les conclusions de ces assises nationales maliennes.

Assimi Goita sera candidat à la prochaine élection présidentielle au Mali. Cela a été dit à haute voix par le rapporteur du dialogue inter-malien qui a rendu ses conclusions vendredi dernier. Le futur général de l’armée malienne est assuré d’être éligible aux prochaines consultations électorales. 

C’est d’ailleurs lui qui décidera de l’année de la tenue de ces dernières. Les conclusions du dialogue inter-malien lui ont permis de proroger la transition de deux à cinq ans s’il le juge nécessaire. Le colonel n’est donc pas prêt à lâcher le pouvoir. Après avoir été le président de la transition, il pourra aussi devenir président de la République dans une posture politique en partie civile.

C’est donc tout sauf une surprise ; les putschistes maliens n’entendent pas lâcher prise, et le dialogue inter-malien leur a d’avantage donné les mains libres de conduire le Mali au delà de la transition.
Flashback d’un parcours militaire qui va, sauf catastrophe, mener Assimi Goita au fauteuil civil de président de la République, Chef de l’Etat du Mali.

Le 24 mai 2021, peu après l'annonce d’un second gouvernement conduit par Moctar Ouane se caractérisant par la mise à l'écart de deux membres de l'ex-CNSP (les colonels Koné et Camara), Bah N’Daw, le Premier ministre et le ministre de la Défense sont interpelés puis conduits sous escorte militaire à Kati. 

Le lendemain, le colonel Assimi Goïta annonce avoir « démis de leurs prérogatives » le président et le Premier ministre, qu’il accuse de « sabotage » de la transition, leur reprochant d'avoir formé un nouveau gouvernement sans se concerter avec lui, alors que la charte de la transition lui confère un droit de regard sur le choix du ministre de la Défense et celui de la Sécurité, anciennement occupés par ses alliés Camara et Koné.
Avec ce coup d’État, et « jusqu'à nouvel ordre », Assimi Goïta devient président de la Transition par intérim.

Le 28 mai, constatant la vacance à la présidence, la Cour constitutionnelle le déclare président de la Transition par succession constitutionnelle jusqu'au terme de la période transitoire. Rapidement, il tend la main à l'Union nationale des travailleurs du Mali, qui organise des grèves.

Le 28 mai, il annonce que la fonction de Premier ministre reviendra à la coalition d'opposition Mouvement du 5 Juin du rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). Celui-ci désigne son chef, Choguel Kokalla Maïga, pour prendre la tête du gouvernement, ce qui a été effectif le 7 juin, après la prestation de serment de Goïta à la Cour suprême.