Ce sont les membres des différentes communautés religieuses, plusieurs dizaines de victimes et de familles qui se sont rassemblées devant la stèle commémorative de la place Mohammed V de Casablanca pour observer un temps de silence et de recueillement en mémoire des victimes du 16 mai 2003. En effet, ce jour-là quatorze kamikazes marocains ciblaient un restaurant, le bâtiment de l'alliance israélienne, le cimetière juif et le consulat de Belgique. Le bilan fut lourd: 45 morts, et une centaine de blessés.
Un drame humain que les victimes et leurs familles ne sauraient oublier. Parmi elles, Soad ElKhammal présidente de l’association marocaine des victimes du terrorisme a perdu son fils et son mari dans l'attentat. « Chaque année, nous sommes ici parce qu'il n'est pas possible d'oublier les familles et les victimes. Le père, le mari, l'enfant, si nous les oublions, ce sera une nouvelle victoire pour le terrorisme. » a-t-elle déclaré. Même son de cloche pour Fiyach Mesbah, l'une des victimes « Pour moi, c'est comme si c'était hier parce que j'ai gardé des séquelles qui sont apparentes. J'ai perdu l’œil gauche et l'odorat, plus le tympan de mon oreille gauche qui est troué. » a-t-elle confié.
L’émotion est grande pour les habitants de la ville blanche, qui n’ont pas manqué de condamner avec la dernière énergie tous actes de térrorisme , « On est là pour ne pas oublier que la vie, ce n'est pas ça, qu’on est là pour vivre, pas pour tuer, pas pour faire mourir d’autres pour des raisons qui sont obscurantistes et incroyables à comprendre. Le monde change et on veut que les gens soient capables d'aimer, et non pas de haïr jusqu'à la mort. »
Notons que vingt ans après que le pays ait été frappé par le terrorisme islamiste, plusieurs mésures sécuritaires ont été mises en place pour surveiller et stabiliser la région avec plus de 2 000 arrestations en quelques mois et des centaines de personnes condamnées à la prison. Il y a eu aussi les 90 cellules terroristes démantelées et plus de 1 500 personnes arrêtées en huit ans, par le Bureau central d’investigations judiciaires BCIJ, surnommé le FBI marocain . Tout cela place le Maroc en haut des classements de la lutte antiterroriste et surtout un allié de poids pour les Occidentaux dans la région.
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