Mauvaise nouvelle pour Stanis Bujakera et la presse. L’accusation a requis, le 8 mars dernier à Kinshasa, 20 ans de prison contre le journaliste congolais, directeur adjoint du média Actualité.cd et correspondant de Jeune Afrique et de Reuters, jugé pour un article ayant mis en cause les renseignements militaires dans la mort d’un opposant.
« Vous allez le condamner à vingt ans de servitude pénale principale », notamment pour « contrefaçon, faux en écriture, usage de faux, propagation de faux bruits », a déclaré le procureur Serge Bashonga au tribunal siégeant dans la prison où est détenu le journaliste. Stanis Bujakera a été arrêté il y a six mois et est jugé depuis octobre 2023, à raison d’une audience toutes les deux ou trois semaines.
Concrètement, l’homme des médias est accusé « d’avoir fabriqué et distribué » une note des renseignements civils incriminant les renseignements militaires dans la mort de Chérubin Okende, retrouvé mort, le corps ensanglanté le 13 juillet 2023 dans sa voiture. La défense du journaliste conteste fermement ces accusations.
À quand la dépénalisation des délits de presse ?
Une affaire qui remet au goût du jour, le niveau de la liberté de la presse dans le pays. Selon un rapport, la RDC se trouve actuellement à la 152ème place sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF). Ce classement indique une dégradation significative de la situation, avec la RDC accusant la troisième plus forte baisse sur le continent africain.
Il est important de noter que la liberté de la presse est un droit fondamental qui permet d’informer et d’être informé librement. Cependant, en RDC, ce droit est souvent méconnu et les journalistes peuvent être victimes de restrictions dans l’exercice de leur profession. Des plaidoyers sont faits pour la dépénalisation des délits de presse afin de permettre aux médias d’opérer plus librement.
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