RDC : Course contre la montre pour les Jeux de la Francophonie

Les autorités congolaises doivent relever le défi de l’organisation des Jeux de la Francophonie, déjà reportés à deux reprises. Mais à quelques semaines du coup d’envoi de la compétition, l’incertitude demeure entre au niveau des infrastructures, l’hébergement et la sécurité des délégations.

C’est l’incertitude totale autour des Jeux de la Francophonie, prévus du 28 juillet au 6 août à Kinshasa. Rien n’indique que la compétition pourra se tenir aux dates retenues en raison de toutes les infrastructures, qui ne sont pas encore prêtes alors que le temps presse. Le 17 mai dernier, lors d’une visite des sites destinées à accueillir compétitions et athlètes, le porte-parole du gouvernement, qu’accompagnait le président Félix Tshisekedi, s’était félicité de l’avancement de travaux exécuté à 70% selon lui, a rapporté Jeune Afrique. Mais plusieurs défis majeurs restent à relever.

234 millions de dollars pour les infrastructures

Le premier est l’université de Kinshasa, qui doit héberger les sportifs. Il s’agit pour l’essentiel d’une mise aux normes de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). «Des travaux doivent encore être effectués sur la tuyauterie, des clôtures doivent être érigées, les chambres doivent être aménagées, la voirie asphaltée… Sauf qu’il y a encore quelques jours, les chantiers étaient à l’arrêt faute de financement», a regretté Jeune Afrique.

L’autre défi est celui des sites de compétitions. Actuellement, seul le centre sportif de judo est prêt. Le stade des Martyrs, censé accueillir la finale de la compétition de football, est toujours blacklistée par la Confédération africaine de football (Caf), qui ne l’a pas homologué. Et les travaux du stade Tata-Raphaël ne sont pas encore achevé.

Le volet infrastructures de ces Jeux attribués à la RDC en 2019, s’élève à 234 millions de dollars. Mais cette enveloppe n’inclut pas le volet organisationnel (sécurité, hébergement, restauration, etc.) également chiffré à plusieurs millions de dollars. Justement, la sécurité est l’autre défi autour de cet évènement.

Une épine dans le pied de Félix Tshisekedi

En effet, l’extension du conflit opposant les milices de l’armée congolaise à proximité de la capitale, constitue une source d’inquiétude. Les diplomates en poste en Kinshasa ont relevé, à cet effet, la proximité géographique entre l’aéroport international de Ndjili et les lieu des affrontements. Un véritable casse-tête pour les autorités congolaise, qui avaient pourtant promis que tout serait prêt le 20 mai dernier, pour permettre l’inspection des sites par les autres Etats membres de l’OIF.

Initialement prévus en 2021, les Jeux avait été reportés une première fois à 2022, puis à 2023, en raison de la crise sanitaire du Covid-19. La troisième sera-t-elle enfin la bonne ? Le président Félix Tshisekedi, lui, le souhaite vivement. «2023 est une année électorale et le chef de l’Etat est candidat à sa propre succession. Réussir l’organisation de ces jeux lui permettra de marquer des points à quelques mois des élections», a conclu une source présidentielle.