RDC: JOÃO LOURENÇO APPELLE À UN CESSEZ-LE-FEU AVANT LES NÉGOCIATIONS DE PAIX

Alors que des discussions directes sont prévues le 18 mars à Luanda entre Kinshasa et les rebelles du M23, le président angolais João Lourenço, également président en exercice de l’Union africaine, a lancé un appel urgent à un cessez-le-feu dans l’est de la République démocratique du Congo. Cette trêve, qui devrait entrer en vigueur dès minuit ce dimanche, vise à faciliter l’ouverture des négociations et à créer un climat propice à la paix.

Un cessez-le-feu avant les négociations

Selon un communiqué de la présidence angolaise, cette trêve implique l’arrêt immédiat des attaques contre les civils et l’interdiction pour les parties en conflit d’occuper de nouvelles positions. João Lourenço, qui joue un rôle central dans la médiation entre la RDC et le M23, espère ainsi poser les bases d’un dialogue apaisé.

« Le cessez-le-feu devrait inclure toutes les actions hostiles possibles contre la population civile et la conquête de nouvelles positions dans la zone de conflit, dans l’espoir que ces initiatives et d’autres mèneront à la création d’un climat de détente favorable aux pourparlers de paix », précise la note officielle.

Une source diplomatique de la sous-région confirme que l’Angola cherche à garantir cet arrêt des hostilités avant même l’ouverture des discussions, soulignant l’importance de la confiance entre les deux camps pour avancer vers une résolution durable du conflit.

Une situation tendue sur le terrain

Si Kinshasa affirme respecter ses engagements tout en réservant le droit de protéger sa population en cas d’agression, l’AFC/M23, de son côté, assure observer un cessez-le-feu depuis mars 2024, n’agissant que pour se défendre. Une version catégoriquement rejetée par les autorités congolaises.

Sur le terrain, la réalité semble bien différente. Au Sud-Kivu, des combattants du M23 ont été signalés depuis vendredi dans la localité de Cirunga, dans le territoire de Kabare, où des affrontements sporadiques ont été rapportés. Plus au nord, au Nord-Kivu, des tirs ont été entendus hier dans la zone de Kashebere, dans le groupement Luberike, territoire de Walikale.

Une double rencontre cruciale les 17 et 18 mars

Les négociations du 18 mars à Luanda marqueront une première : ce sera la toute première fois que le gouvernement congolais acceptera de discuter directement avec le M23, un mouvement qu’il accuse d’être soutenu par le Rwanda et de mener une avancée agressive sur son territoire.

Avant cette rencontre, une réunion stratégique se tiendra le 17 mars à Harare, réunissant les ministres des Affaires étrangères de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC). Objectif : établir un cadre contraignant pour la mise en place et le respect du cessez-le-feu.

Reste à savoir si cet appel de João Lourenço sera suivi d’effets concrets sur le terrain, où les tensions demeurent vives.