RDC : SUSPENSION DES EXPORTATIONS DE COBALT

Face à l’effondrement des prix du cobalt, la République démocratique du Congo (RDC) a pris une décision stratégique : suspendre ses exportations de ce minerai jusqu’en juin 2025.

Depuis mai 2022, la valeur du cobalt a chuté de 75 %, passant de 82 000 dollars à environ 22 000 dollars la tonne. Cette baisse s’explique par une surabondance mondiale du métal, notamment en raison de l’augmentation des stocks de cellules de batteries produites en Chine pour les véhicules électriques.

Un levier pour restaurer l’équilibre du marché

La mesure, annoncée par l’Autorité de régulation et de contrôle du marché des substances minérales stratégiques (ARECOMS) sous l’égide du ministère des Mines, s’applique à l’ensemble des opérations minières, qu’elles soient industrielles, semi-industrielles, artisanales ou à petite échelle. L’objectif est de stabiliser le marché mondial tout en préservant l’économie nationale.

Selon l’ARECOMS, la situation sera réévaluée d’ici trois mois afin d’ajuster la politique de suspension en fonction de l’évolution du marché. En parallèle, des initiatives sont en cours pour accélérer la transformation locale des minerais stratégiques et établir un système de fixation des prix plus équitable.

Un acteur clé de l’industrie mondiale du cobalt

D’après GlobalData, une entreprise d’analyse basée à Londres, la production de cobalt en RDC devrait atteindre 244 kilotonnes en 2024. Le pays demeure le premier producteur mondial, assurant plus de 80 % de l’offre globale.

L’industrie congolaise du cobalt est principalement concentrée dans la région du Katanga, où se côtoient exploitations industrielles et artisanales. Des géants miniers tels que Glencore, Eurasian Resources Group et CMOC dominent le secteur.

Un minerai essentiel à l’ère technologique

Le cobalt est une ressource stratégique indispensable à plusieurs industries, notamment la fabrication de batteries rechargeables destinées aux véhicules électriques, aux smartphones et à d’autres équipements électroniques.

Avec cette suspension des exportations, la RDC cherche à reprendre le contrôle sur la valorisation de ses ressources, dans un contexte où les enjeux économiques et géopolitiques autour des minerais critiques sont de plus en plus prégnants.