Coup dur pour Victoire Ingabire. Un tribunal a rejeté, le 13 mars, la demande de restauration des droits civiques de l’opposante de 55 ans, qu’elle avait perdus lors de sa condamnation, en 2013, à 15 ans de prison ferme. Une décision qui l'empêche de se présenter à la présidentielle du 15 juillet.
Sans surprise, Victoire Ingabire a protesté contre cette décision de la justice. « Je ne suis pas d’accord avec cette décision. Elle est clairement politisée. Nous avons toujours un pays où les tribunaux ne sont toujours pas indépendants », a-t-elle rapidement réagi. Avant de poster un communiqué sur les réseaux sociaux. « La décision d’aujourd’hui nous rappelle brutalement les obstacles à la participation politique et le besoin urgent d’une réforme de la gouvernance de notre pays », peut-on lire dans le texte.
Le combat continue
L’opposante y rappelle par ailleurs que cette décision n’entame en rien sa détermination dans la lutte qu’elle mène depuis des années. « Je suis déterminée à poursuivre la lutte pour l’établissement d’une véritable démocratie au Rwanda, en plaidant pour le respect des droits de l’homme et de l’État de droit », a-t-elle assuré. Du coup, Paul Kagame, qui est assuré de sa réélection, se trouve pour l’instant avec un seul challenger. Il s’agit du chef du Parti vert démocratique, Frank Habineza. Ce dernier n’avait réuni que 0.45% des suffrages exprimés lors de la dernière présidentielle tenue en 2017.
Dirigeante du mouvement Dalfa Umurunzi (Développement et Liberté pour Tous), non autorisé par Kigali, Victoire Ingabire avait annoncé sa volonté de se présenter à la présidentielle de juillet face à Paul Kagame, qu'elle accuse notamment de bafouer la liberté d'expression, de réprimer l'opposition et de négliger les populations les plus pauvres. L’opposante fait preuve d’un courage peu ordinaire au Rwanda, dirigé de main forte par Paul Kagame depuis 24 ans. Un pays dans lequel l’opposition n’a pas voix au chapitre.
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