RWANDA : LA LÉGITIME DÉFENSE POUR EXPLIQUER LE SOUTIEN AU M23 ?

Le lendemain du mini sommet extraordinaire tenu à Addis-Abeba samedi sur la situation à l'est de la RDC, l'armée congolaise a affirmé que Kigali avait attaqué ses aéronefs stationnés à l'aéroport de Goma. Dans un communiqué émanant de son ministère des affaires étrangères, le Rwanda a tenu à clarifier sa position dans la crise sécuritaire du voisin congolais.

Dans un communiqué daté du 18 février dernier et diffuser sur les réseaux sociaux par le ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale, Kigali a accuse la RDC d’avoir violé les mecanismes de paix régionaux et entres autres de travailler “de concert avec les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR), une milice d'origine rwandaise directement liée au génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda en 1994 selon Kigali.

Face à ces faits qui “représentent une menace sérieuse pour la sécurité nationale”, le Pays dit avoir “adapté sa position” à travers notamment “des mesures visant “à réduire les capacités aériennes offensives de la RDC, l’accusant de “violations répétées de l'espace aérien rwandais” par des avions de chasse.

Des déclarations perçus à Kinshasa par l'entourage du président Félix Tshisekedi Tshilombo, comme des aveux, des preuves supplémentaires qui lèvent tout doute sur l’implication du Rwanda dans les exactions perpétrées par le M23 à l’est de la RDC notamment dans la province du Nord-Kivu. Kinshasa espère donc une position plus ferme de la communauté internationale, les Etats-Unis en l'occurrence. 

Le week-end dernier Washington a de nouveau accusé kigali de soutenir le M23 et exhorter l'armée rwandaise de se retirer de la RDC. 

Pour Kigali, la position américaine est “ une image tronquée de la réalité” et demande des “précisions au gouvernement américain pour savoir si cette déclaration représente un tournant dans sa politique ou résulte d'un simple manque de coordination interne”.