Le Pastef : souverainisme et promesses de rupture
Depuis son arrivée au pouvoir en avril, le Pastef, parti de gauche se revendiquant panafricain et souverainiste, s’efforce de réorganiser les institutions pour porter son ambitieux projet intitulé Sénégal 2050. Ce référentiel vise à redessiner les priorités nationales en matière d’infrastructures, d’économie, d’éducation et d’emploi. Tête de liste du Pastef, le Premier ministre Ousmane Sonko a sillonné les différentes régions du pays pour détailler ces propositions. À chaque étape, il a insisté sur des thèmes centraux : bonne gouvernance, transparence dans la gestion des biens publics et réduction du train de vie de l’État.
Cependant, l’enjeu pour le Pastef dépasse une simple victoire aux législatives. Pour concrétiser certaines réformes, notamment constitutionnelles, une majorité qualifiée des trois cinquièmes est indispensable. “Nous avons besoin d’une majorité forte pour transformer nos promesses en actes”, martèle Ousmane Sonko lors de ses meetings.
Takku Wallu : le retour de Macky Sall
Face au Pastef, la Coalition Takku Wallu regroupe l’Alliance pour la République (APR), le parti de l’ancien président Macky Sall, et le Parti démocratique sénégalais (PDS) de Karim Wade, entre autres. Dans un coup de théâtre politique, Macky Sall, retiré au Maroc depuis son départ de la présidence en avril, signe son retour sur la scène politique en tant que tête de liste de la coalition.
Bien qu’absent physiquement de la campagne, Macky Sall n’a pas hésité à interpeller directement les Sénégalais à travers une lettre publiée début novembre. Il y critique la gouvernance du Pastef, qualifiée de “populiste” et “inefficace”, tout en défendant son propre bilan à la tête du pays. La coalition promet, en cas de victoire, la formation d’un gouvernement d’union nationale et la tenue d’assises de réconciliation pour apaiser les tensions sociopolitiques.
Un scrutin sous tension
Avec 41 listes en compétition, ces élections législatives s’annoncent cruciales pour l’avenir politique du Sénégal. Elles opposent deux visions : celle d’un pouvoir qui mise sur la refonte des institutions et l’ancrage d’un souverainisme panafricain, et celle d’une opposition qui appelle à un retour à une gestion “expérimentée” et promet des compromis nationaux.
Dans les rues de Dakar comme dans les campagnes, les débats sont vifs. “Nous voulons du changement, mais ce gouvernement prend trop de temps à agir”, confie un commerçant de Thiès, tandis qu’à Saint-Louis, un jeune étudiant affirme : “Il faut donner au Pastef une chance d’appliquer ses idées.”
Rendez-vous est pris le 17 novembre, date à laquelle les Sénégalais décideront de la direction politique du pays pour les cinq prochaines années.
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