SÉNÉGAL : LEVER LE VOILE SUR LE MASSACRE DE THIAROYE

Huit décennies après le massacre de Thiaroye, la quête de vérité se poursuit. Entre archives, témoignages et documents officiels, le devoir de mémoire s’impose comme une nécessité. Lors de la dernière commémoration, les présidents sénégalais et français ont réaffirmé leur engagement à rétablir les faits sur cette tragédie qui a coûté la vie à des dizaines de tirailleurs africains.

C’est dans cette optique que paraîtra en avril 2025 Fecci Worma – Haute tradition en langue wolof – un ouvrage documentaire piloté par le photojournaliste Yves Monteil depuis 2020. Ce livre, mêlant cartes, données statistiques et documents d’époque, entend restituer l’histoire du massacre sous un jour nouveau. Un projet salué par Thierno Birahim Guèye, président de la Fédération africaine des descendants des tirailleurs sénégalais, qui a confié à Média Afrique News son espoir de voir cette œuvre contribuer à la reconnaissance du sacrifice des anciens combattants.

Un engagement inégal des États africains

Mais si la mémoire de Thiaroye refait surface, elle peine encore à mobiliser l’ensemble du continent. Malgré la diversité des origines des tirailleurs – issus de 17 pays africains –, rares sont les chefs d’État qui s’investissent activement dans cette cause. Thierno Birahim Guèye en appelle à une prise de conscience collective pour que ces soldats, tombés en revendiquant leurs droits, reçoivent enfin la reconnaissance qu’ils méritent.

Un devoir de mémoire incontournable

Rétablir la vérité sur Thiaroye ne changera pas l’histoire, mais permettra de ne pas l’oublier. Ce travail de mémoire n’a pas vocation à nourrir rancune ou ressentiment, mais à honorer une dette morale envers ces hommes sacrifiés pour avoir osé réclamer justice. Le passé ne s’efface pas, mais il peut enfin être raconté avec justesse.