Les accusations portées contre Macky Sall sont lourdes. Elles portent notamment sur la contraction de dettes publiques en dehors du circuit budgétaire, l’usage irrégulier de comptes de dépôt au Trésor, ainsi que la dissimulation du déficit réel de l’État. Ces éléments ont été mis en lumière dans un rapport accablant de la Cour des comptes, publié en février dernier.
Depuis l’accession au pouvoir du Pastef, la nouvelle administration a fait de la « reddition des comptes » un pilier de sa gouvernance. Plusieurs audits sont en cours, ciblant d’anciens hauts responsables soupçonnés de mauvaise gestion ou de détournement de fonds publics.
En décembre 2024, les députés de la majorité avaient déjà franchi une étape importante en installant les membres de la Haute Cour de justice, seule juridiction compétente pour juger les anciens ministres et chefs d’État dans ce type de dossiers.
Mais un flou juridique persiste. L’adoption de cette proposition de résolution suffira-t-elle à ouvrir un procès contre Macky Sall ? Faudra-t-il également réviser la loi d’amnistie générale en vigueur ? À ce stade, aucun calendrier précis n’a été annoncé et l’issue de la procédure reste incertaine.
Ce développement marque néanmoins un tournant majeur dans l’histoire politique récente du Sénégal. Si le processus aboutit, ce serait la première fois qu’un ancien président sénégalais est traduit devant la justice pour des faits liés à l’exercice de ses fonctions.
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