Le bilan est sans appel. Entre 10 000 et 15 000 personnes ont été tuées depuis avril au Darfour, dans l’ouest du Soudan, où les paramilitaires alliés à des milices arabes ont commis des violations pouvant relever de « crimes contre l’humanité », selon un récent rapport d’experts de l’Organisation des Nations unies (Onu). Les combats font rage depuis le 15 avril 2023 entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires) du général Mohammed Hamdane Daglo, ancien numéro deux du pouvoir militaire.
Le document, transmis aux membres du Conseil, mais pas encore officiellement publié, ne donne pas de bilan global, mais décrit dans le détail les violences « ethniques » dans cette ville tombée en juin aux mains des FSR. « Les attaques ont été planifiées, coordonnées et exécutées par les FSR et des milices arabes alliées », qui ont « délibérément visé des quartiers civils […], des camps de déplacés, des écoles, des mosquées, et des hôpitaux, pillant également maisons et sites d’ONG internationales et de l’ONU », écrivent les experts.
Attaques contre les civils, torture, viols, arrestations de masse, déplacements forcés, pillages… : « certaines de ces violations pourraient correspondre à des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité », estiment les experts. De manière plus large, « au Darfour-Ouest », les paramilitaires et leurs alliés « ont systématiquement violé le droit humanitaire international ».
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