SOUDAN : DES FRAPPES MEURTRIÈRES AU DARFOUR

L’armée soudanaise poursuit son avancée face aux Forces de soutien rapide (FSR), le groupe paramilitaire dirigé par le général Mohamed Hamdan Dagalo. Après la reprise du palais présidentiel de Khartoum, le général Yasser Al-Atta s’est félicité de cette progression, affirmant que ses troupes contrôlent désormais plusieurs axes stratégiques de la capitale.

“Les troupes sont maintenant sur tous les axes de combat (…). Elles avancent depuis le nord de la capitale nationale et mènent actuellement des batailles féroces au sud, notamment à la frontière entre Jebel Aulia et l’État de Gezira”, a-t-il déclaré.

Les forces du président Abdel Fattah al-Burhan, qui regroupent l’armée régulière et des milices alliées, ont également repris une raffinerie stratégique au nord de Khartoum ainsi que plusieurs bâtiments gouvernementaux clés.

Un conflit qui s’enlise et un bilan humain dramatique

Depuis le début de l’année, l’armée enchaîne les victoires militaires contre les FSR. Pourtant, la guerre qui ravage le pays depuis avril 2023 continue de causer d’importantes pertes humaines. D’après Amnesty International, le conflit a déjà fait plus de 14 000 morts et plus de 10 millions de déplacés.

Une frappe aérienne meurtrière au Darfour

Alors que l’armée consolide ses positions à Khartoum, une frappe aérienne menée lundi sur un marché de Tora, dans l’État du Darfour-Nord, a causé la mort d’au moins 54 personnes, selon des groupes d’aide aux déplacés. Plus de la moitié des victimes seraient des femmes, et 23 autres personnes ont été blessées, tandis que sept sont toujours portées disparues.

L’organisation The Emergency Lawyers, qui regroupe des défenseurs des droits humains, affirme que le bombardement a touché “une zone densément peuplée de civils”. L’armée soudanaise, de son côté, dément avoir visé des populations civiles.

Face à cette tragédie, plusieurs ONG et défenseurs des droits réclament l’ouverture d’une enquête pour établir les responsabilités de cette attaque.

Alors que les combats continuent de faire rage, l’issue du conflit demeure incertaine, et les perspectives d’une solution politique semblent encore lointaines.