Une victoire stratégique pour l’armée
Mercredi soir, le général Burhane a fait une entrée triomphale au palais présidentiel, saluant une “libération” de la capitale après une offensive éclair. Selon le porte-parole de l’armée, Nabil Abdoullah, les dernières poches de résistance des FSR ont été “nettoyées par la force” jeudi.
L’armée a consolidé son contrôle sur le Nord et l’Est du pays, reprenant des infrastructures stratégiques comme l’aéroport de Khartoum et le palais présidentiel. Mais si la capitale est tombée, la guerre est loin d’être terminée.
Un conflit qui change de forme
Chassées de Khartoum, les FSR ont battu en retraite vers le sud, via le pont de Jebel Aouliya. Leur chef, Mohamed Hamdane Daglo, l’assure : il n’y aura “ni retraite ni reddition”. Leurs bastions, notamment au Darfour, restent sous leur emprise, et la guérilla pourrait prendre le relais de l’affrontement frontal.
La victoire de l’armée ne masque pas l’ampleur du désastre humanitaire. Avec des dizaines de milliers de morts, plus de 12 millions de déplacés et des attaques meurtrières toujours en cours – comme le bombardement d’un marché au Darfour lundi ayant fait 270 victimes –, le Soudan reste plongé dans une crise profonde.
Si la reprise de Khartoum marque un tournant, elle ne résout pas les causes du conflit : rivalités de pouvoir, impunité et fractures régionales. Tant que ces questions ne seront pas traitées, la paix restera une illusion.
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