SPORT / FOOTBALL : SAMUEL ETO’O AU BORD DU PRÉCIPICE

"Personne n’est au-dessus de la loi", ces propos sont de Patrice Motsepe, Président de la Confédération africaine de football, interrogé au sujet des multiples soupçons de trucages des matchs qui pèsent sur l’ancien joueur du Barça. Entre autres, la nomination au forceps d’un nouveau staff à la tête des lions indomptables du Cameroun par le gouvernement camerounais à l’insu du Président de la Fecafoot. Eto’o est aussi cité dans une affaire de rétro commission au sein de l’institution qu’il dirige.

L’affaire One all sport, l’équipementier des équipes nationales du Cameroun ou encore l’affaire du non remboursement de la dette contractée par l’instance dirigeante du football camerounais lors du mondial Qatari. L’actuel président de la fédération camerounaise de football est pratiquement encerclé par des affaires brulantes qui pourraient lui être fatal dans les prochains jours. 

Au Cameroun, quand on parle de Samuel Eto’o ces derniers temps, les plus négatifs répondent « il n’est pas encore à Kodengui ? » Kodengui étant le nom de la plus grande prison du pays. Pour les curieux, comment et pourquoi une star internationale de la trempe de Samuel Eto’o fait pour alimenter les débats sur son éventuel départ, pour la maison de détention ? 

En réalité, le divorce semble consommé entre l’actuel président de la fédération camerounaise de football et le régime BIYA qui ne cesse de l’acculer. L’enfant prodige de New bell fait l’objet d’humiliation continue. Malgré la démonstration d’humilité dont le patron de la Fecafoot fait souvent montre en public, plus rien n’arrête ses amis d’hier. 

L’ancien sociétaire de Chelsea a découvert sur la toile au même moment que le reste de ses compatriotes l’identité du nouvel entraîneur, sélectionneur des lions indomptables. Alors que quelques jours plutôt, il révélait sur les antennes de France24 « que le futur sélectionneur sera un expatrié et que cette responsabilité incombe à la fédération qu’il dirige. » 

Samuel avait-il parlé très tôt ? Peut-être avait-il oublié qu’il vit dans un pays gouverné par les hautes instructions. La preuve, c’est « sous hautes instructions » de la présidence de la République du Cameroun que Marc Brys de nationalité Belge a été porté à la tête de la sélection nationale du Cameroun. 

Le président de la fédération camerounaise de football s’était dit étonné et choqué, pendant qu’à côté plusieurs observateurs révélaient que l’ancien goalador de Majorque a simplement été délaissé par ses anciens amis. Les mêmes qui l’ont aidé à accéder au poste de président de la fédération, notamment son grand ami, le Secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh. 

Les deux hommes, selon les médias, se regardent désormais en chien de faïence. Samuel tente de résister en indiquant que sa fédération ne reconnaissait pas le belge, comme nouvel entraîneur des lions indomptables. D’ailleurs les deux hommes ne se sont pas encore parlés depuis que le technicien Belge a pris les commandes sous l’effet de contestations virulentes des partisans du meilleur buteur de l’histoire de la CAN.

Pour l’heure, Marc brys poursuit son opération séduction en Europe auprès des joueurs de l’équipe nationale du Cameroun. Pendant que Samuel Eto’o bataille, pour faire annuler la décision du gouvernement camerounais, Patrice Motsepe, le président de la CAF a transmis un message voilé à travers une interview accordée à France 24. « Personne n’est au-dessus de la loi », répondant à une question du journaliste sur l’affaire des matchs truqués du championnat professionnel de première division au Cameroun. 

Des soupçons qui avaient déjà provoqué la colère de Samuel Eto’o. Une situation qui avait occasionné une plainte contre l’instance faîtière du football africain.

Cette relation tendue entre les deux hommes laisse croire que l’actuel président de la fédération camerounaise de football a de quoi se faire du souci, si jamais ce qu’il qualifie lui-même d’allégations venaient à se confirmer.  Samuel Eto’o risque une radiation de quatre ans de toute activité liée au football.

En attendant la décision de la CAF, Eto’o doit rechercher un peu plus de deux milliards de FCFA, pour un remboursement au trésor public camerounais. Il s’agit d’une somme due contractée sous forme de prêt, lors de la coupe du monde au Qatar 2022. 

Pendant qu’il cherche à rembourser cette énorme dette au trésor public, le Président de Fecafoot devra aussi expliquer à la tutelle, la nature du contrat de l’équipementier One all sport qui a fait l’objet de dénonciation par la fédération camerounaise de football. Evoquant, le non-respect du cahier de charges. Ces affaires s’enchaînent et se déchaînent sur Samuel Eto’o qui se retrouve encerclé de partout. Toute chose qui laisse croire qu’il peut être au bord du précipice.