TCHAD : LE PARTI AU POUVOIR EN PERTE DE VITESSE ?

Le Mouvement Patriotique du Salut (MPS), fondé par Idriss Déby Itno en 1990 et devenu la force politique dominante au Tchad, semble fragilisé à l’approche des législatives du 29 décembre. Sur 188 candidatures soumises, l’Agence Nationale de Gestion des Élections (ANGE) a rejeté six dossiers, dont celui du secrétaire général du MPS, Mahamat Zen Bada. Les motifs incluent détournement de fonds publics et usage de faux, des condamnations inscrites au casier judiciaire, éliminatoires pour ces élections.

Cette situation intervient après le retrait du MPS de la coalition “Tchad Uni” le 21 octobre, seulement sept mois après sa formation. Ce départ soudain laisse le MPS isolé, sans soutien des autres partis pour les législatives, et suscite des interrogations sur les raisons de cette décision solitaire.

Le parti qui a porté le président Mahamat Idriss Déby au pouvoir voit plusieurs de ses figures majeures exclues des échéances électorales. L’ANGE se montre intransigeante, affirmant que les condamnations judiciaires de ces personnalités ne peuvent être ignorées. Alors que d’autres candidatures du MPS restent en lice, le choc est palpable et marque un tournant inédit. Les observateurs se demandent si l’ANGE fait preuve d’indépendance ou si le MPS est réellement en perte de vitesse.