L’on se dirige enfin vers la fin d’une période de transition qui aura duré trois ans. Le premier tour de la présidentielle tchadienne aura lieu le 6 mai prochain, a annoncé, le 27 février, l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE). Les résultats provisoires sont prévus pour le 7 juillet, dans le cadre d’une promesse de retour à la démocratie.
Les listes de candidats retenus par le Conseil constitutionnel seront communiquées par l'ANGE le 24 mars prochain. Les autorités militaires qui ont pris le pouvoir en 2021 avaient initialement promis des élections dans les 18 mois, mais le président de la transition, le général Mahamat Idris Déby-Itno, avait ensuite prolongé cette période jusqu’au 10 octobre 2024.
« Au-delà de cette date [du 10 octobre], le pays tombera dans un vide juridique, synonyme d’un chaos prévisible. Il est donc impératif de tenir les élections avant », a déclaré le président de l’ANGE. « L’ANGE a arrêté un chronogramme réaliste et réalisable qui s’articule notamment autour des points ci-après : le 6 mai 2024, tenue du premier tour de l’élection présidentielle », a ajouté Ahmed Bartchiret.
Perpétuation d'une « dynastie Déby » ?
En décembre 2023, les Tchadiens ont voté en faveur d’une nouvelle Constitution qui, selon les critiques, pourrait contribuer à cimenter l’emprise du chef de la junte sur le pouvoir, car elle lui permettait d'être candidat à ces élections. En effet, Mahamat Idris Déby-Itno s'était pourtant engagé auprès de l'Union africaine (UA) à ne pas se présenter, mais la nouvelle Constitution adoptée par référendum - à 86% - l'y a finalement autorisé.
Les forces d'opposition craignent la perpétuation d'une « dynastie Déby » dans le pays d'Afrique centrale, le deuxième le moins développé au monde selon l'ONU. Avant son fils, Idriss Déby Itno, arrivé au pouvoir par un coup d'État, avait dirigé le pays d'une main de fer de 1990 jusqu'à sa mort en 2021.
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