Énième rebondissement dans l’affaire des « Bien mal acquis ». La Cour d’appel de Paris a rejeté, le 16 janvier, les recours de trois des enfants du défunt président Omar Bongo Ondimba qui contestent leur mise en examen dans ce dossier. Pour Pascaline Bongo, fille aînée et ancienne directrice de cabinet à la présidence du Gabon, la chambre de l’instruction a simplement annulé un acte de procédure – son interrogatoire en audition libre – et supprimé des pièces du dossier y faisant référence.
Les magistrats ont rejeté également les requêtes en nullité de Jeff Bongo Ondimba, fils d’Omar, et de Philomène Kouna, fille adoptive d’Omar Bongo. Pour l’avocate de Pascaline Bongo, cette décision de justice est un acharnement. « On a le sentiment qu’il y a un rouleau compresseur et qu’il y a une volonté délibérée de mettre en examen Madame Pascaline Bongo, parce qu’elle représente toute l’histoire de sa famille, et c’est comme si on voulait lui faire payer les agissements qu’aurait commis son père », a déclaré Me Corinne Dreyfus.
70 millions d’euros de biens saisis
Au total, dix descendants du richissime patriarche, président du Gabon de 1967 jusqu’à sa mort en 2009, ont été mis en examen depuis mars 2022. « La défense a fait feu de tout bois, mais la chambre de l’instruction a logiquement rejeté l’essentiel des arguments. La procédure se poursuit et nous espérons qu’elle connaîtra maintenant rapidement son terme », ont réagi Mes William Bourdon et Vincent Brengarth, avocats de l’association anticorruption Transparency International, à l’origine de cette procédure via une plainte en mai 2007.
L'affaire des biens mal acquis au Gabon concerne principalement la famille Bongo, qui a gouverné le pays pendant plusieurs décennies. Les enquêtes portent sur l'origine des biens et des avoirs acquis par certains membres de la famille Bongo en France. Des accusations de détournement de fonds publics et de corruption ont été formulées, suggérant que ces biens auraient été financés par des fonds publics détournés du trésor gabonais.
En août et encore en décembre, une dizaine de biens ont été saisis dans des recoins huppés de Paris, en Provence ou sur la Côte d’Azur, pour une valeur estimée à environ 8 millions d’euros. Depuis le début de cette affaire, 70 millions d’euros de biens ont été saisis.
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