Un ouvrage controversé
Au cœur de cette condamnation se trouve l’ouvrage de Charles Onana intitulé « Rwanda, la vérité sur l’opération Turquoise. Quand les archives parlent », publié en 2019. Dans ce livre, l’auteur qualifie la thèse d’un génocide planifié par le régime hutu de “l’une des plus grandes escroqueries du 20ᵉ siècle”.
Cette prise de position a suscité l’indignation de plusieurs organisations de défense des droits de l’homme, dont Survie et la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), qui ont saisi la justice en 2020. Ces associations considèrent l’ouvrage comme une négation outrancière du génocide de 1994 au Rwanda, qui a fait au moins 800 000 morts, principalement parmi la communauté tutsie, selon les Nations Unies.
Un jugement salué comme “historique”
Pour les associations plaignantes, cette condamnation est une “décision historique”. Elle marque un précédent en matière de préservation de la mémoire des victimes du génocide rwandais. Selon elles, le verdict protège la dignité des victimes et leurs familles face à toute tentative de banalisation ou de négation de l’horreur.
Une loi contre la banalisation des génocides
La condamnation de Charles Onana s’appuie sur une disposition de la loi sur la liberté de la presse. Depuis 2017, cette loi sanctionne la négation ou la banalisation outrancière des génocides reconnus par la France. Le génocide rwandais de 1994 figure parmi ces crimes contre l’humanité.
Un recours en appel
L’écrivain, qui nie toute intention de contester l’existence du génocide, a décidé de faire appel du jugement. Pour ses partisans, ce procès soulève des questions sur la liberté d’expression et la possibilité d’interpréter les faits historiques.
En attendant l’issue de cette procédure, le verdict vient rappeler l’importance de lutter contre toute tentative de réécriture de l’Histoire, notamment en ce qui concerne les tragédies humaines reconnues à l’échelle internationale.
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