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BÉNIN/ NIGER : MONTÉE DE TENSION ENTRE TALON ET TIANI

Le Niger garde la lucidité face à la démarche diplomatique d’apaisement du Bénin. La frontière entre les deux états est fermée. Le Bénin montre sa volonté d’ouverture, tandis que les autorités nigériennes dénoncent des inquiétudes sur la menace que constitue la présence de l’armée française qui a ouvert une base militaire dans le nord du Bénin., revient sur les dommages de cette montée de tension en Bénin et le Niger.
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Le Niger reste intransigeant sur la fermeture de sa frontière avec le Bénin. Le pétrole Nigérien qui transite par le territoire béninois ne peut être commercialisé sur le marché international. Le gouvernement de transition au Niger, CNSP, dénonce la violation d’une dizaine de contrats bilatéraux, mais aussi les accords entre la Chine et son partenaire béninois.

A l’institut des relations internationales de Yaoundé, la crise née entre les deux pays, après les sanctions de la CEDEAO sur le Niger, pourrait occasionner des pertes économiques importantes, pour le Bénin qui tire des dividendes de ce trafic. Les recettes économiques céréalières et autres produits agricoles du Bénin vers le Niger pourraient connaître un déclin. D'ailleurs Simon Ntonga, le spécialiste des relations internationales n'a pas manqué de souligner les causes qui peuvent être à l'origine de cette défiance entre les deux pays : « Les anciens fidèles de la France que sont notamment le Togo et le Bénin, il y'a des réticences pour le Niger de véritablement collaborer avec ces pays, membres de la CEDEAO »

Le trouble diplomatique entre le Niger et Bénin pourrait s’amplifier du fait de la présence militaire française expulsée du Niger, pour s’établir dans le nord du Bénin. La création de cette base française proche du Sahel suscite des grandes inquiétudes, tant du côté Nigérien que du côté Béninois. L'expert Simon Ntonga, sur les questions diplomatie, souligne l'inquiétude du camp nigérien : « Après la levée des sanctions de la CEDEAO, sur le Niger, les autorités de ce pays sahélien restent convaincues qu'il ya encore des bases militaires françaises au nord du pays. Et que ces dernières seraient prêtes à déstabiliser le Niger, d'où le maintien de la frontière du Niger pour le Bénin. »

Les producteurs agricoles s’inquiètent pour l’avenir de leur production agricole. Le Bénin a une production annuelle de plus de 2 millions de céréales. La demande locale n’excède pas un million. Le reste de la production autrefois exportée vers le Niger rapportait au Benin entre 3 à 4 milliards de Francs CFA. La nouvelle destination de cette ressource économique fait l’objet d’une profonde réflexion.

Par Pierre Essono Pour MEDIA AFRIQUE NEWS
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