Burkina Faso : l’armée française persona non grata

Le gouvernement burkinabé a réclamé, le 20 janvier dernier, le départ des 400 forces spéciales françaises, d'ici à un mois. Piquée au vif par cette requête, la France a dit attendre des clarifications.

Nouvelle vague de tensions entre la France et le Burkina Faso. Le gouvernement burkinabé a réclamé, le 20 janvier dernier, le départ des 400 forces spéciales françaises, d'ici à un mois. L’aboutissement d’un sentiment d’exaspération, la présence de la France, ancienne puissance coloniale, dans le pays étant contestée depuis le coup d'État de septembre 2022.

Une annonce saluée quasi unanimement par les populations. « C’est une très belle initiative. Je dirais même qu’ils ont tardé. Il fallait le faire très tôt parce qu'actuellement on a besoin de partenaires francs qui peuvent réellement travailler avec le Burkina Faso », a confié Anicet Ouédraogo, étudiant burkinabè relayé par Africanews. Le pays dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré héberge actuellement un contingent de près de 400 soldats français de la force Sabre.

Parmi les nouveaux partenaires envisagés par Ouagadougou, la question d'un éventuel rapprochement avec la Russie est régulièrement évoquée. « La Russie est un choix de raison dans cette dynamique », a souligné la semaine dernière le Premier ministre burkinabè à l'issue d'une entrevue avec l'ambassadeur de Russie Alexey Saltykov. « Nous pensons que notre partenariat doit se renforcer », a ajouté Apollinaire Kyélem de Tembela. Début décembre, il avait fait une visite discrète à Moscou.

La France a plusieurs bases militaires au Sahel mais perd du terrain, alors que la milice russe Wagner se déploie en Afrique. Le président français, Emmanuel Macron, a dit, dans la soirée du 22 janvier, attendre des clarifications de la part de son homologue burkinabé. La France accèdera-t-elle à a requête de son ancienne colonie ? On en saura plus dans les prochains jours.