Une transition encadrée
Le président de la Commission de la Cédéao, Omar Alieu Touray, a été mandaté pour piloter ce processus inédit. La tâche s’annonce complexe : il s’agit non seulement de gérer la situation des employés de la Cédéao originaires de ces trois pays, mais aussi de relocaliser les agences communautaires dont les sièges se trouvent au Mali, au Burkina Faso et au Niger.
S’exprimant avec gravité, Omar Alieu Touray a rappelé le cadre juridique de ce retrait :« Conformément à l’article 91 du Traité révisé de la Cédéao, les trois pays cesseront officiellement d’être membres de l’organisation à compter du 29 janvier 2025. La Conférence des chefs d’État et de Gouvernement instruit le président de la Commission de lancer les formalités de retrait après cette date. »
Cette annonce marque une nouvelle étape dans une série de tensions qui opposent les trois États sahéliens à la Cédéao. Depuis les coups d’État militaires successifs dans ces pays, leurs dirigeants ont souvent défié l’organisation régionale, dictant un rythme qui a mis à l’épreuve la cohésion de la communauté.
Un précédent historique
Le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger rappelle celui de la Mauritanie en 2000, bien que le contexte soit aujourd’hui plus tendu. Comme pour la Mauritanie, la Cédéao prévoit de suivre scrupuleusement les dispositions prévues par ses textes. Toutefois, à la demande du Sénégal et du Togo, les chefs d’État ont décidé de maintenir les canaux de médiation ouverts. Les six mois de transition sont également considérés comme une période de réflexion, offrant une ultime opportunité aux trois pays de revenir sur leur décision.
Dans ce contexte tendu, l’avenir des relations entre la Cédéao et ses ex-membres reste incertain, tout comme l’impact de ce retrait sur la stabilité régionale et la lutte contre les défis communs.
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